Chroniques DVD
19
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : drame noir

Scénar : Iverstown, 1928 : deux adolescents, Martha Ivers et Sam Masterson, se retrouvent clandestinement dans un wagon de train. Martha essaie pour la quatrième fois de s'enfuir de chez sa richissime mais insupportable tante. Mais ils finissent par être pris par les policiers qui ramènent Martha chez sa marâtre tandis que Sam s'enfuit. Ils ont été balancés par le jeune Walter, le fils du précepteur de Martha, car tout le monde cherche les faveurs de la vieille. Lors de la dispute qui s'ensuit, Martha tue accidentellement sa tante. De retour en ville par curiosité presque vingt ans plus tard, Sam la retrouve mariée à Walter qui est entre-temps devenu procureur grâce aux moyens hérités par Martha. Masterson tombe aussi sur la sublime Toni sensée prendre un bus qu’elle loupe, un très joli couple en devenir soudain contrarié par l'arrestation de Toni que seul Walter pourrait faire oublier. Mais sa rencontre avec Sam fait germer dans son cerveau un soupçon : et si après toutes ces années, il se mettait à parler du meurtre de la vieille tante ?

Dans ce film noir de chez noir (titré The Strange love of Martha Ivers en version originale), on est d’accord, les grands (Barbara Stanwyck est ici une splendide femme aigrie et absolument diabolique quand l’ascension sociale et sa conservation sont au programme, Van Heflin, tout juste sorti de l’armée, un type droit malgré un passé qu’il maintient sciemment entre mystérieux et sulfureux) restent grands, c’est du côté des « petits » que la surprise est de taille. Un certain Kirk Douglas, ici dans son premier film, s’avère déjà formidable dans le rôle de cet orphelin, alcoolique et faible, torturé à vif par le remords et la peur liée au passé et à l’exécution d’un innocent à la place de la véritable coupable du meurtre de la marâtre, celle-ci restant froide devant ces concepts à des années-lumières de ce qu’elle peut désormais se permettre, son mari n’est-il pas lui-même la marionnette de cette femme d’affaires calculatrice ? Mais un fantoche blessé doublé d’un jaloux viscéral ne peut que représenter un danger, surtout si bien joué.

Autant dire que Lewis Milestone (réalisateur d’origine moldave d’entre autres très bons films À l'Ouest, rien de nouveau, Des souris et des hommes, Okinawa ou encore Les Révoltés du Bounty…) et son équipe ont eu le nez creux en faisant le choix d’un acteur appelé à rapidement devenir un des plus grands d’Hollywood pour de longues décennies, particulièrement en montrant systématiquement qu’il sait tout faire et tout jouer, sans oublier d’investir dans la production ou de s’engager dans des causes qu’il pense justes, peu importe du danger qu’elles représenteront le moment venu. Pour le moment, il crève tout simplement l’écran. Avec un chouette scénario, une image qui n’a presque pas pris une ride et une atmosphère sombre et tendue, l’éclosion est marquante, elle fait oublier tout ce qui fait d’un film aussi ancien un film aussi ancien. Nous avons droit avec L’Emprise du crime à un document historique couplé à une très belle œuvre de fiction, c’est toujours un plaisir de tomber sur ce genre de métrage. A (re)découvrir pour les amateurs de noir à l’amère-loque !

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