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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : faites une croix sur votre messie !
Scénar : Ponce Pilate se fait passer un savon par le Sénat de Rome qui l’accuse d'être tyrannique et de mécontenter les Palestiniens (déjà) occupés, de massacrer les esclaves quand ils ne supportent plus leurs conditions de vie. L’empereur Caligula lui demande de se justifier devant ces accusations gravissimes, mais moins graves que le crime de lèse-majesté quand il a peint sur la croix la mention de « roi des juifs » à un crucifié nommé Jésus. Mais l'ancien brillant soldat de Germanicus semble avoir perdu la parole… Il se remémore qu’il n'était pas peu fier quand il entra dans Jérusalem malgré la haine manifeste d'une partie de la foule, une attaque, menée par l’insaisissable bandit Barabbas, avait même eu lieu afin d'assassiner le nouveau procurateur romain ! Pilate pourtant ne demande pas de revanche immédiate, joue l’intelligence politique mais la construction d'un aqueduc sera la pomme de discorde entre le romain et le Sanhédrin qu’il décide de frapper à la bourse. Ne manquait plus qu’un prédicateur fascinant les foules, potentiellement dangereux pour l’autorité en place, qu’elle soit juive ou romaine, Jésus…
S’inspirant sûrement des sons à la fois épiques et martiaux de ses imposantes fanfares, « Je suis ici pour bâtir, non pour détruire » qu’y disait… Encore faut-il lire entre les lignes de ces factions diverses qui se tirent dans les pattes juste avant la naissance officielle d’une nouvelle religion que Jésus de Nazareth grave dans les crânes privés trop longtemps d’espoir et de justice… Et puis les bandits manipulés par les usuriers qui spéculent sur le dos des peuples (Aaron, ZE fumier du film !), une armée juive qui fait ce que lui disent les huiles (pas très sûr au fait que quelqu'anachronisme ne soit pas à noter quant à l’ornement de ses armures par des croix de David…), un clergé qui ne sent pas tourner le vent à temps, des Nicodème et des Joseph d'Arimathie qui tentent la diplomatie par tous les moyens, sentant l’irrémédiable affrontement arriver… Il y a bien de quoi la ressentir, cette légendaire envie de se laver les mains tant elles traînent, la plupart du temps sans que cela ne soit prévu, dans des eaux bien troubles, particulièrement quand le sang, fût-il d’essence divine, vient jouer les trouble-vasque…!
Le Nouveau Testament en accéléré (à peine une heure quarante, hop !) méritait bien une affiche avec plein de noms connus, Jean Marais, Basil Rathbone, Livio Lorenzon, Gianni Garko, John Drew Barrymore, Roger Tréville, Paul Muller, Charles Borromel et Roger Browne…) et chez les techniciens certains noms ne tarderont pas à se faire connaître comme le directeur de la photographie Massimo Dallamano, l’assistant de mise en scène Luciano Ricci, ajoutons à ceux-ci, pour faire bonne figure, un sacré paquet de figurants et de quoi les occuper à la traditionnelle : des scènes de danses exotiques, de jeux, heavy-demment (cette fois-ci nautiques, ils opposent des navires, celui qui gagne se voit offrir la liberté. Et gare à ne pas tomber puisque des crocodiles agrémentent la nage des candidats. Sans parler de la scène de cataclysme à l'ancienne, tout ça faisant du film un chouette petit moment de cinéma made in Cinecittà, faisant tout de même dans la plus parfaite pudeur un joli brin de propagande chrétienne. Euh sinon, un intitulé du genre : « un film de Irving Rapper réalisé par Gian Paolo Callegari », ça ne vous rappelle pas toutes les verrues imaginées par un con d'architecte et bétonnées par des ouvriers ?
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