Chroniques DVD
02
Jui
2001

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : noir à l’ancienne

Scénar : 1949 en Californie, le coiffeur taiseux Ed Crane est l'employé de son beau-frère ultra bavard et s’il supporte la pipelette, ce n’est pas qu'il aime véritablement le boulot mais son mariage y a été pour beaucoup dans l'embauche. En parlant de mariage, Ed soupçonne vite que Doris, sa femme, affriolante comptable fan de bingo, ait des vues, voire pire, sur le très viril « Big Dave », plein de blagues pourries mais aussi d'anecdotes de guerre qu’il a pu tout aussi bien inventer de toutes pièces. Et voilà qu’un chauve, venu à la boutique faire couper les quatre cheveux placés sous son toupet, évoque une juteuse idée de nettoyage à sec à laquelle Ed pourrait être associé. Celui-ci fait chanter « Big Dave » qui lui doit bien ça pour obtenir les ronds pour son affaire. Mais tout va évidemment déraper quand Ed se rendra compte qu'il s’est fait rouler comme un débutant, quand « Big Dave »s se rendra compte qu'il s’est fait rouler par un débutant, que Doris se retrouvera accusé d’un meurtre qu’elle n'a pas commis. Bien mal acquis n’amasse pas l'ours !

Prix de la mise en scène à Cannes en 2001, The Barber voit les frangins Coen passer soudain, après un O' Brother plutôt solaire, au noir et blanc, la première couleur définissant aussi le genre abordé, une histoire de jeu de dupes et de quiproquos magnifiquement enchevêtrés interprétée par, une fois de plus, une troupe d’acteurs - pour certains habitués de l’univers des Coen - simplement géniale, particulièrement le caméléon Billy Bob Thornton qui change littéralement de tête comme de personnage, joue aussi brillamment les maris soumis (tiens, c’est lui qui rase les jambes de sa femme, en voilà une scène pas courante !) que les moutons prêts à se faire tondre, tout ça en fumant des tonnes de clopes. Le casting très costaud contient, outre les stars qu’on ne présente plus (Frances McDormand, James Gandolfini…), une Scarlett Johansson toute jeune et pas très connue, mais aussi un étonnant Michael Badalucco et Tony Shalhoub (le frappadingue Adrian Monk Himself) dans le rôle d’un avocat répugnant, méprisant à souhait.

Couleur parfaite pour un excellent Coen, le noir a aussi permis un magnifique travail de photographie, les ombres et les éclairages sont splendides comme au temps de l’âge d’or du genre, c’est toutefois assez drôle de regarder tourner cette enseigne de barbier plus connue pour ses couleurs attrayantes. Le côté sombre de l’affaire n’empêche pas, on est chez les frères Coen, beaucoup d'humour et de messages même pas cachés (quoi, un OVNI ?), des dialogues ciselés et un scénario au poil (qui a dit « au cheveu plutôt ! » ?!), ainsi qu’une bande originale soignée. S’il existe une version en couleur de The Barber (la production en avait fait une clause indiscutable), nous ne la verrons probablement jamais, la curiosité à ses limites et ce petit bijou est intouchable. Et au lieu des poignées de caillasses qu’auraient pu se manger les frères Coen lors de la présentation de ce film, c’est une incroyable pluie de récompenses qui tombera, encore, dans leur escarcelle XL. Pour une fois que le bon goût est de rigueur, réjouissons-nous !

Bonus : bande-annonce diverses

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