Chroniques cinema
05
Jui
2015

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l’origine dans La Pieuvre du Midi N°54 - writer's cut]

Camino a la paz, un road-movie initiatique argentin de toute beauté


Genre : vol 505 pour La Paz

Scénar : un couple s’installe dans un nouvel appartement mais le téléphone ne cesse d’y sonner, les interlocuteurs demandent après un service de navette qui avait sûrement des locaux à cette adresse. Sebastian finit par s'en amuser mais sa compagne est déçue, elle voudrait qu'il gagne de quoi voir venir s’ils veulent avoir un enfant, d’autant qu’elle se fait virer de son boulot. Un soir bien arrosé, Sebastian, qui possède une splendide Peugeot 505 SR, va assurer la fameuse navette à la suite d’un appel, puis en fait dans les jours qui suivent un vrai travail. Un jour, un vieil homme (friand d'ail et peu doué avec sa braguette), Jalil, lui commande un voyage bien plus long que ses courses habituelles : il souhaite aller chez son frère, à La Paz, en Bolivie, soit 6000 bornes aller-retour !!! Sebastian commence par refuser puis accepte. Sur le chemin, le vieux musulman et le jeune latin, avec chacun un caractère bien trempé, vont apprendre à se connaître et à s'apprécier.

Vous le sentez venir le conflit de génération et de culture ? Eh bien, vous avez raison. Sauf que si le schéma sonne classique, il est surtout drôle entre ce jeune homme amoureux de sa bagnole qu'il tient de son père et ce vieux bonhomme pieux qui, outre les nombreux arrêts pipi, l'oblige à faire des pauses-prière sur la route, et même à ramasser à contre-cœur un chien qu'il a blessé. Si on ne peut plus être tranquille dans sa propre bagnole, où va-t-on ?! Eh bien, à La Paz, essayez de suivre un peu là-bas au fond !

Cet excellent road-movie ne l’est pas seulement à cause de cette bande originale à gros riffs (signée VOX DEI, un truc entre TITO & TARENTULA et la B. O. Matalo 1 ?), mais surtout grâce à des personnages très attachants dans la débrouille d'une vie quotidienne parfois compliquée dans ce monde impitoyable, quoi de mieux que la route pour oublier la routine ? Nous tenons là un très, très beau film, ce voyage à la fois hors norme et drôle est une poignante rencontre de cultures qui devraient se croiser plus souvent, un peu comme chez le Monsieur Ibrahim de Eric-Emmanuel Schmitt 2.
 Et puis ces paysages fabuleux entre Argentine et Bolivie caressent l’œil comme rarement, ça, c'est de la carte postale qui tue !

P. S. : dommage de noter, encore, des sous-titres non relus ! Je rappelle que je cherche du boulot, et ceci est peut-être dans mes cordes hein ?!

1 voir Matalo de Cesare Canevari (avec Lou Castel, Corrado Pani...) 1970.

2 voir Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de Eric-Emmanuel Schmitt (Albin Michel - 2012).

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