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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : guerre, fin d’une époque
Scénar : auréolés par leur réussite dans la libération de Mussolini en décembre 1943, le toujours plus fou Adolf Hitler se demande un jour pourquoi ses parachutistes ne pourraient pas réussir ni plus ni moins le kidnapping de…Winston Churchill sur le sol anglais ! L’amiral Canaris, chef du contre-espionnage de la Wehrmacht, est furax quand il fait convoquer le colonel Radl, car il lui a été demandé de faire une étude au sujet de cette mission que Himmler se fera à coup sûr un plaisir de rappeler un jour pour mettre Canaris dans la panade. Heureux hasard, le rapport d'une correspondante anglaise fort bien placée rend l'idée saugrenue presque possible, surtout quand Radl trouve l'officier parfait pour mener la mission, le colonel Steiner qui suite à une violente algarade avec un immonde général SS se retrouve en disgrâce avec ses hommes. Alors que Canaris l'enjoint de stopper ses recherches, Radl est contraint par Himmler de les mener au bout, il lui obtient un ordre d’Hitler lui-même : plus moyen de reculer. Il s'enquiert donc de récupérer Steiner du guêpier dans lequel les SS l’ont jeté, recrute l’irlandais de l’IRA Liam Devlin et monte l’opération dans ses moindres détails…
Comme tout bon film de guerre anglo-saxon, celui-ci rassemble un casting énorme pour que le public exulte devant la grosse double heure que va durer cette aventure fictive basée sur un roman de Jack Higgins 1. On retrouve en effet de nombreux habitués de ce genre de film, on a même recruté J. R. en personne pour incarner un officier américain ! Et comme souvent, on a choisi les bons acteurs pour qui se fera une idée des personnages en lisant le livre : Robert Duvall est très crédible en Radl, officier désabusé qui a de bonnes raisons de l’être, l’excellent Donald Sutherland en irlandais roux rappelle un peu le personnage de James Coburn dans La Grande évasion avec son chapeau sur la tête, on n’aurait peut-être pas imaginé Michael Caine en uniforme allemand mais le résultat est là : il est très bon, mais celui qui colle le plus à son rôle est bien Donald Pleasence en prenant possession d’Himmler, étrange de ressemblance avec le salopard historique (le doublage français est d'ailleurs très réussi pour montrer la froideur impitoyable mais aussi le dérangement du type). John Sturges, grand spécialiste du film d'action et Lalo Schifrin, compositeur de génie, complètent le haut de l’affiche des cadors.
Le scénario a certes fait comme souvent l'impasse sur pas mal d'éléments originaux pour privilégier l'action et certains enchaînements sont du coup un peu rapides, quitte à mettre la crédibilité en danger parfois, (Devlin est le séducteur le plus rapide du monde, il semble même du genre irrésistible, peut-être parce qu'il le croit lui-même, le parachutage en plein jour est plutôt osé, l'installation à la va-vite des « polonais » dans la grange , etc.) mais le film suit plutôt bien le fil du roman, ajoute des détails bien vus pour l’intrigue nouvellement construite (Radl fait mention de Jung et du hasard objectif, on créée l’astuce de Devlin pour calmer les chiens…), on y trouve aussi moins de sentiments quand Higgins savait émouvoir au détour d’une page. N’empêche, le film sera un succès, ce sera d'ailleurs avec son successeur au box-office Un pont trop loin un des dernier films basés sur le deuxième conflit mondial qui laissera sa place à la guerre du Vietnam pour une série de films marquants autour desquels écloront une myriade de petits, appartenant pour certains au splendide courant de la Rambosploitation. En attendant, L’Aigle s'est envolé est un chouette film de commando, parallèle en esprit à Croix de fer qui sortira en 1977.
La phrase du film : (Devlin fait son entrée au pub, bénit les clients et…)
« - Pourrais-je avoir un verre de gnôle bien raide ? »
1 voir L'Aigle s'est envolé de Jack Higgins (Albin Michel - 1975 Réédition 1976)
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