Chroniques DVD
20
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

alan parker bugsy malone film

Genre : comédie musicale drôle (si, ça existe !)

Scénar : « Gros Sam » est entouré de tellement d'andouilles qu'il n'est même pas étonné d'apprendre que son homme Roxy s’est fait attaquer par un gang rival, celui de son éternel ennemi, « Dan le Dandy ». Bugsy Malone lui se contente de vivre une vie tranquille sans faire de vagues, en tout cas jusqu’à ce qu’il rencontre Blousey Brown, une fille venue (avec dans son sac une batte de base-ball au cas où elle ferait une mauvaise rencontre) passer une audition pour le speakeasy habilement camouflé de Sam. Bugsy insiste pour raccompagner la fille, l’invite même à dîner. Il apprend qu’elle a de grandes ambitions de musique, de cinéma, alors que lui se contente d'être ce qu'il est, beau et drôle, mais il a une curieuse façon de ne pas payer ses dettes. Mais l’insouciance n’a qu’un temps, le gang du Dandy se manifeste aussi chez « Gros Sam », armé de mystérieuses mitraillettes à crème (les « sulfateuses ») qui ne laissent aucune chance aux hommes de main de Sam. Mais alors que la guerre des gangs fait la une des journaux, Sam, même en fâcheuse posture, décide de continuer la lutte et fait même faire venir le furieux Bergonzi, un as des basses œuvres, afin de tendre un piège au Dandy. Et c’est Bugsy qui hérite du poste de chauffeur. Mais, n’avait-il pas promis d’emmener Blousey à Hollywood ?

Après avoir fricoté avec la publicité et réalisé deux moyens métrages en 1974 (Our Cissy et Footsteps) et en 1975 un téléfilm se déroulant pendant la seconde guerre mondiale (The Evacuees), Alan Parker fait ses débuts au cinéma avec un film où ne figure, sur l’idée d’un de ses fils, que des acteurs enfants, quitte pour les garçons à devoir arborer des moustaches postiches parfois improbables. Dans une ambiance années 1920 qui rappelle à la fois l’époque des gangsters Bugsy Siegel, Al Capone, Bugs Moran ou Lucky Luciano mais aussi le cinéma qui la représente avec tous les symboles qui reviennent toujours dans les films du genre, le polar noir où l’homme est sûr de lui, fait craquer la donzelle innocente tandis que la femme fatale (ici la déesse Jodie Foster, alors âgée de moins de quinze ans) lui fait tourner la tête, non sans de noirs desseins dans la caboche… Seuls les porte-flingues et leur chef sont les vedettes, les autres, comme ce pauvre balayeur de salon qui demande lui aussi au patron à faire une audition et qui devra se contenter d’un énième « promis, on verra ça demain ». Bugsy Malone, incarné par Scott Baio, du genre têtu et malin, saura pourtant se faire remarquer sans se compromettre trop méchamment dans les affaires violentes qui l'entourent. La crème ne pardonne pas !

Alors oui, les brigands se battent ici à la tarte à la crème, sont munis pour les plus chanceux de ces fameuses sulfateuses chargées comme avec une sorte de barillet de petits-suisses qui occasionnent une multitude de gags plutôt mignons, le film est très rythmé et si l’on entend beaucoup de musique et de chansons, celles-ci sont souvent loin d'être désagréables, les danses qui vont avec sont très joliment chorégraphiées dans un délicieux speakeasy caché derrière une bibliothèque (on veut le même à la maison !!). Les courses-poursuites ? Mais bien sûr qu’il y a des courses-poursuites ! Sauf qu’elles ont ici lieu avec de très belles petites voitures à pédales qui ont dû coûter une fortune tant elles sont bluffantes, la caricature de l’impitoyable monde des adultes n’en est que plus irrésistible. Alan Parker va bientôt s’attaquer à un projet qui n’aura de cesse de montrer la noirceur d’un certain genre humain avec un Midnight Express qui va d’ores et déjà sonner le consécration du réalisateur britannique. Mais tout ceci est une autre histoire, montrez donc ce Bugsy Malone à vos mômes, ce sera toujours ça de pris à un cinéma numérico-digital factice pour une grande partie, ils verront ce qu’était un grand travail de décoration, d’habillement et d’accessoire, le tout dans un esprit léger et cinéphile !

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