Double Impact de Sheldon Lettich (avec Jean-Claude Van Damme, Geoffrey Lewis, Alonna Shaw, Corinna Everson, Philip Chan, Alan Scarfe, Bolo Yeung, Andy Armstrong…) 1991

Genre : « la cacahuète, c’est le mouvement perpétuel à l’échelle de l’Homme », surtout quand y a en deux !

Scénar : à Hong Kong, Catherine et Paul Wagner, riches parents de deux jumeaux, sont brutalement assassinés juste après l’inauguration d’un pont reliant Hong Kong au continent résultant de tractations diplomatiques et d’affaires financières représentant une gigantesque manne de pognon. Le garde du corps qu’ils avaient bêtement mis en congé pour la soirée a juste le temps de récupérer un marmot qu’il embarque aux Etats-Unis tandis que le deuxième est sauvé par la gouvernante qui le laisse à un orphelinat populaire. Vingt-cinq ans plus tard, le très futile Chad est devenu prof de sport quand son oncle adoptif retrouve la trace de son frère Alex. Les deux partent à Hong Kong où bien sûr tout le monde prend Chad pour « quelqu’un d'autre » de bien moins marrant : son frère jumeau Alex qui a dû se débrouiller pour faire son trou à la dure. Il lui colle d’ailleurs un coup de boule à la première occasion, on a le sens de la famille ou pas. Comme il se trouve que le meurtre des parents a été commandité par l'associé du père, les jumeaux s'attaquent naturellement à l’empire de l'ennemi pour exercer un vengeance toute légitime.

Double monument cinématographique consacré à l’ineffable personne de Jean-Claude Van Damme, Double Impact joue le jeu classique des deux frères jumeaux très différents : un contrebandier bourrinas à la voix rauque qui fume le cigare avec les dents, l’autre atrocement déguisé (et doit-on parler de cette démarche ridicule ?) en prof de tennis mielleux pour mamies riches, un truc à devenir schizophrène avec deux façons de se bastonner bien différentes sur un scénario (signé entre autres par le réalisateur mais aussi Van Damme lui-même) inévitablement cousu de fil blanc mais plutôt drôle dans sa façon de faire les choses presque sérieusement. Tout est ici, forcément, prétexte à la fusillade, aux explosions et à la bagarre, alors tant pis si le jeu d'acteur est parfois tout à fait caricatural, les gestes pas du tout naturels et le triangle amoureux pas très fute-fute, l’ensemble est plutôt bien fait pour un film de ce genre intelligent, on trouvera même que tout ceci est très habilement monté pour susciter suspense et compagnie, la musique menaçante et énergique, martiale même, faisant plutôt honnêtement son boulot.

De toute façon les hauts et les bas sont toujours identiques de film d’action en film d’action, en particulier avec Van Damme à l’affiche : la vision de la femme ultra sexy est toujours complètement neuneue (même si tout à coup l’opinion tranchée se voit chamboulée avec ce premier combat homme / femme au cinoche ?) et les tentatives de scènes comiques sont presque toutes vouées au ridicule mais les seconds rôles sont juste fabuleux, Geoffrey Lewis heavy-demment, qui a toujours le chic pour incarner les durs (ici un vétéran du Vietnam, pouvait-il en être autrement ?!) aux grands yeux de doux à la perfection. Le monstronifère Bolo Yeung est lui aussi absolument imparable quand il arbore son sourire de sadique de service et quand il se montre systématiquement et fabuleusement brutal. Philip Chan, qui comme Yeung appraissait déjà dans Bloodsport, n’est pas mal non plus dans le genre perfide que l’on voit arriver à des kilomètres. On retiendra aussi pour l’inclure dans le trousseau du parfait survivaliste la très classe paire de santiags à éperons pour couper les gorges, c’est assez pratique quand on a encore un peu la souplesse.