|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : « si douce si perverse »
Scénar : Une jeune fille de 15 ans, enceinte et qui plus est de bonne famille, est retrouvée pendue dans un studio. Le commissaire Silvestri et la juge Vittoria Stori enquêtent sur ce qui s'avère être un meurtre ainsi que sur une bande de jeunes filles embarquées dans un réseau de prostitution à destination de vieux pervers, notables bien sûr, qui se livrent aux plaisirs sordides des intouchables. La présence, fort élégante en cuir et casque, d’un tueur au hâchoir (super discret à trimballer hein ?), ou à la feuille de boucher si vous voulez, se retrouve à compliquer l'enquête et à trancher dans le témoin tendre.
La Lame infernale est le deuxième film à cheval entre giallo et poliziesco d'une trilogie que le réalisateur n'aura pas le temps d'achever puisqu'il meurt dans un accident de voiture en 1976. On a déjà parlé du premier de ses films (Mais qu'avez-vous fait à Solange ?), La lame infernale se déroule toujours dans le même milieu que celui-ci : les écoles de jeunes filles. Dallamano livre, malgré des enchaînements quelquefois capillotractés, un bon film nanti d’un casting de bons acteurs dont la belle Giovanna Ralli, Claudio Cassinelli (que l’on retrouve dans deux bons vieux Sergio Martino : La Montagne du dieu cannibale et Le Continent des hommes-poissons) et Mario Adorf (L'oiseau au plumage de cristal) entre autres.
Donc en plus d’un constat implacable sur l'état de la société italienne à la dérive avec incrustations d’images d’émeutes typiques des Années de plomb, des journalistes effroyablement charognards (on peut voir une photo de la pendue dans le journal : sympa hein ?) et cette lame infernale que la nouvelle génération se met elle-même sous la gorge quand on la contredit, on retrouve des éléments chers au poliziesco comme les horrible Alfa de la politizia qui envoient quand même pas mal pendant des poursuites de bagnoles accélérées du plus bel effet après un tueur qui est un sacré pilote lui aussi, mais également, côté giallo, une scène speed et angoissante dans un parking fort réussie. Et tout ça bercé par une musique de Stelvio Cipriani généralement entêtante et parfois très Morricone avec des chœurs aigus et tout le toutim.
Bonus : Interview de François Guérif : histoire du giallo littéraire (et pas grand chose sur le cinoche) qui aurait pu être plus courte sans être moins intéressante si on n'avait pas ajouté tant d'extraits du film (que l'on vient de voir !), trailer des autres films de l'éditeur, trailer italien, galerie photos, un court-métrage étrange (on se demande même ce qu'il fait là) : Le Destin de Torrelli (17’) + interview de David Marchand le réalisateur qui évoque encore François Gaillard (que l'on retrouve sur le DVD de Luca le contrebandier) mais aussi Amer.
1000 exemplaires avec décidément de belles couvertures chez cet éditeur, un livret de huit pages et un texte de Jérôme Pottier dont on attend avec impatience l'ouvrage sur le giallo.
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.