Petits crimes siciliens de Patrick Barbuscia (Les Presses du Midi - 2020)

Le créateur du Trinacrien est de retour avec une série de courtes nouvelles policières

encore une fois introduite par une sommité sicilienne (Calogero Conigliaro, journaliste et chercheur en histoire qui signe une préface élogieuse et érudite). Rocco Siciliano n’est cette fois pas de la partie, c’est le commissaire puis détective Calogero Renda qui mène les enquêtes.

Le vieux Erice Spagnola a disparu, une étrange apparition paraît pour une fois gêner un moine, les prétendants d'une femme se menacent mutuellement de mort, un chat est condamné par un dépôt de plinthe, un serial-pousseur sévit dans les gares, une petite orpheline est menacée de mort par le Père Noël lui-même, un fan de Marie-Madeleine fait ses emplettes dans la maison de Jésus, un pilier de bar se transforme en cercueil…

Renda a, qu'il le veuille ou non, le chic pour recevoir des gens dans la peine ou se trouve parfois au mauvais endroit au mauvais moment mais sa sagacité lui fait résoudre les mystères d'une manière rapide et efficace, de plus, un type qui ne conduit pas ne peut qu'avoir toute notre sympathie, et on serait bien curieux de goûter sa mélanisse, accompagnée de breuvages du pays (Mancia di sanu et vivi di malatu ? Non mais c’est une blague !)

Patrick se débrouille habilement pour lier ses récits, il fait une description saisissante d'une météo qui passe souvent de la fournaise à l'orage sans compter les irruptions de Maître Éole, un cocktail qui doit légèrement jouer sur le tempérament des iliens, il saupoudre aussi à son habitude son récit de proverbes locaux dans la langue et des figures de style humoristiques dont il a le secret sans pour autant friser un San Antonio comme c'est souvent le cas dans ses romans de plus long format.

Cu' voli puisia venga 'n Sicilia (c’est un rêve depuis toujours) !

75 pages, 10 €

ISBN : 9782812711855