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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Fameux duo qui unit deux flics bien borderline :
"Fossoyeur" Jones revient tout juste de six mois de convalescence après avoir pris un pruneau dans le buffet et Ed "Cercueil" Johnson garde sur le visage les cicatrices d'une agression au vitriol. Les deux, leurs surnoms respectifs l'indiquent, ne font pas dans la dentelle quand il s'agit de défourailler plus vite que les truands de leur quartier de Harlem. Les deux sont également noirs, comme l'auteur, et font penser à Starsky et Hutch dans le schéma deux flics et leur chef et ses incessantes remontrances quant à leurs méthodes qui rappellent aussi celles de "Dirty" Harry Callahan. On confie à ces deux escogriffes la mission de surveiller le révérend Deke O'Malley, chef de file de Retour en Afrique, un mouvement (très) vaguement philanthrope et pseudo-filière pour aider les noirs à regagner un continent où ils pensent qu'ils vivraient mieux. Le prédicateur est également dans la ligne de mire du Consortium, syndicat du crime local, car c'est une balance... Quand quatre-vingt sept mille dollars prennent la poudre d'escampette et que les truands tombent comme des mouches, les deux acolytes ont une juste pensée : ça va être coton de se faufiler entre les balles...
Comme Edward Bunker, c'est en taule où il passe sept ans pour vol que Himes découvre la littérature et l'écriture mais c'est en France auprès de Marcel Duhamel et sa fameuse Série Noire chez Gallimard qu'il prend le chemin du polar où apparaîtront régulièrement "Cercueil" et "Fossoyeur", archétypes des flics combattant le mal par le mal en flirtant souvent avec l'abus de pouvoir et la violence limite maladive, particulièrement chez "Cercueil". Pas totalement inoubliable, ce genre de polar préfigure dans le texte la blaxploitation, on croirait presque entendre le groove d'un Isaac Hayes sur certaines descriptions ou la voix d'Antonio Fargas lors de dialogues avec les poucaves de Harlem, quartier dépeint avec force mais tendresse et malgré un récurrent gros souci de réalisme, les bas-fonds ont parfois un charme fou (Remember Kurosawa hm?), la cour des miracles new-yorkaise aussi. Du polar bien noir et baston, ça changera de la saga de l'été chourav' à Mamie, faites-vous donc ce petit plaisir.
268 pages avec quelques illustrations en N&B
© GED Ω - 03/08 2012
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