Chroniques DVD
12
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : pur giallo

Scénar : lors d’un congrès de parapsychologie au sujet de la télépathie, la médium Helga a une réaction violente : elle repère quelque chose dans le public, un danger, la mort, et comme un corps traversé par une lame, un esprit mauvais qui de plus tuera encore… Ce fameux tueur se met un chasse car il sait que la médium sait qui il est. Il la tue et un musicien de passage entend son cri : il la découvre plantée sur une vitre brisée et finit, un comble, embarqué par les pandores. Finalement, il est libéré et se met à repenser à un tableau qui semble avoir disparu des lieux du crime. En attendant, il a intérêt à speeder vu que la police chante sur tous les toits qu'il doit connaître le tueur, de quoi faire du témoin une cible parfaite.

Un homme, étranger de surcroît, est témoin partiel d’un meurtre. Devant une police inefficace qui ne manque pas de le soupçonner, il enquête de son côté dans une ville aux belles rues désertes sur un assassin aux attributs caractéristiques : un chapeau, des gants de cuir qui tiennent des lames qui brillent autant que son imperméable, une voix déguisée, si tout ça, accompagné de meurtres sauvages - par exemple au hachoir - et bercé par de sinistres comptines (encore une grande bande originale de GOBLIN 1 qui préfigure / concurrence la musique de John Carpenter sur Halloween 2 mais rappelle aussi par des côtés groovyssimes l’immense Lalo Schifrin !) n’est pas dans la plus pure histoire giallo ?! Ajoute à ça une caméra voyeuse et des gros plans angoissants, des décors chargés éclairés de couleur et des maquillages sanglants et le cahier des charges est respecté !  

Suivant un peu le même schéma que L'Oiseau au plumage de cristal (encore un groupe de jazz mené par un anglosaxon ?), Les Frissons de l'angoisse est extrêmement bien mené avec dans le rôle principal un grand David Hemmings (Blow up, Barbarella, Soif de sang, Harlequin, Gladiator…), on croise même Macha Méril dans un petit rôle et, si on à l’œil, on aperçoit même l'affreux Salvatore Baccaro en vendeur gueulard, et voilà qu'Argento nous refait le coup des pistes multiples, des détails parfois magnifiques (certaines scènes sont filmées comme de véritables tableaux, le décor de théâtre ainsi que cette superbe bâtisse soi-disant hantée sont superbes, l’importance de la symétrie est soulignée…) mais aussi parfois effrayantes (ce pantin démoniaque est vraiment flippant, une tronche ébouillantée, c’est pas beau, les poupées de chiffon, statuettes, tableaux et autres dessins sont morbides à souhait…). Pour calmer le jeu d’une paranoïa en crescendo, quelques gags comiques (la Fiat 500 pourrie ou la mère givrée de Carlo…) sont aussi au menu.

Bonus : bande-annonce, filmographie, film en version courte (110 minutes tout de même) et Il mio cinema, documentaire de Luigi Cozzi (qui a été scénariste sur Quatre mouches de velour gris et assistant de tournage du maître) autour d’Argento et de son équipe qui bossent à ce moment-là sur le tournage du Fantôme de l'opéra (1998) dont on apprend que la version avec Claude Rains (1943) est le premier film d'horreur qu'il a vu et qui reste une grande influence sur son œuvre. Dario revient sur sa carrière et on retrouve des extrait de nombre des ses films mais aussi de la série télévisée La Porta sul buio (1972-73) qu'il présentait en personne et l’a rendu encore plus célèbre. Des secrets de tournage, des scènes de making-of (la partie avec le bourdon de Phenomena est surréaliste, sans parler du divin Flash of the blade que l’on entend rapido), on aperçoit aussi la belle Asia assurer quand elle singe la cantatrice. Pour finir, c’est peu de dire qu'on veut aussi absolument aller faire des emplettes au magasin Profondo Rosso !

1 voir GOBLIN [Ita] The Awakening Box set (Bella Casa / Cherry Red Recs) 2012.

2 on a chroniqué toute la série mais voir au moins Halloween de John Carpenter (avec Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence...) 1978.

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