Chroniques romans
28
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Juillet 1943 : douze hommes au lieu de onze sont libérés d'une prison par le maquis.

En attendant de résoudre le mystère du nombre, les libérés sont entassés dans un hangar puis dans un camion où « Jean » s'enquiert de savoir qui est le supplémentaire. L’homme, qui plus est le seul à être enchaîné, est immédiatement mis sous surveillance en attendant d'atteindre le PC des montagnes où les maquisards sont basés. Une fois sur place, certains l’abattraient bien direct mais le repas importe plus. L’homme questionné ensuite ne balbutie que de l’imprécis à la grande fureur du commissaire politique du groupe qui le brutalise. Pas de temps à perdre quand des avions de reconnaissance allemands volent pas loin, un danger qui ne calme pas les nerfs des gars. Et ça continue : « il y a qu'une façon de quitter un maquis, c'est les pieds devant », voilà ce que s'entend dire Passevin, un vieillard de passage qui tombe mal… Mais celui-ci semble en savoir un peu plus long que les autres au sujet du type de trop. De quoi éteindre le feu du soupçon ? Sûrement pas en temps de guerre, particulièrement quand l’assaut est imminent…

En tant qu’ancien résistant FTP, le gardois Jean-Pierre Chabrol est bien placé pour raconter cette étrange et palpitante histoire (fictive) qui sert à la fois d’autobiographie partielle, mais aussi de visite, et de ses Cévennes adorées (occitanismes à la pelle aussi au programme) et d’observation lucide mais sereine d’une période où certaines dissensions politiques ou d'intérêts entre réseaux se font de plus en plus jour. Le récit, à l’action ramassée sur moins d’une semaine, entretient un suspense qui dure jusqu’à la dernière page, ainsi que les réflexions philosophiques qu’il fait immanquablement naître. Alors quoi, l’homme doit-il « être une brute dans l’immédiat pour la douceur des siècles à venir » envers ceux qui manifestement « savent faire l’âne pour avoir du son » ? Une des nombreuses questions épineuses que les meneurs, qu’ils soient politiques, logistiques ou historiques se devront de se poser à une époque où le temps est compté pour beaucoup, où la machine nazie et la Milice font des ravages en sentant le vent tourner…

254 pages

P. S. : ce bouquin a donné lieu à une adaptation cinématographique formidable par le grand Costa-Gavras, agad' là : 1 homme de trop de Costa-Gavras (avec Charles Vanel, Bruno Cremer, Jean-Claude Brialy…) 1967.

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