Chroniques concerts
21
Nov
2022
red beans hard blues pip tornado concert

Comme quoi parfois (mais alors juste parfois) la vie peut paraître bien foutue, un concert d’un groupe de copains accompagné par un autre que l'on estime depuis le début, tout ça en famille et sans trop d'anicroches, sortez le Champomy !

Mais vous vouliez la vérité crue, la voici : a priori quand on est le degré zéro de la société humaine, le seul fait que la machine à sous du car qui relie Cessenon à Beziers ne fonctionne pas est une bonne nouvelle. Car oui, nous nous répéterons jusqu'au dernier souffle, pas de revenu en dehors de petites piges qui ne rapportent qu’environ tchi au carré en ce moment bérézinesque, et paf, en bon auvergnat nous devons bien admettre l’adage : il n'y a PAS de petites économies. Le bouchon qui nous empêche ensuite d'accéder à la joie d'un agenda respecté fait que Madame nous embarque à l’arrache tel le gerfaut fondant sur sa proie, les victuailles sont récupérées en même temps que le carburant qui soit dit en passant n'a pas cessé d'augmenter (il est où ton gilet John ?) et let's go to Saint-Jean-de-Védas d’où le tramway est censé nous amener vers un centre-ville que nous évitons scrupuleusement avec nos quatre jolies petites roues, la faute à une manie persistante de Montpellier d'enchaîner les travaux avant même que le premier ne soit fini, tout ça pour que le bordel soit constant et les gens hyper énervés et ça tombe bien, le premier qui nous regarde de travers finit sous un tramway. Le malheur c'est que nous apprenons en arrivant qu'il ne passe que toutes les vingt minutes et que comme nous étions déjà djeust niveau toquante, nous nous retrouvons dans le rouge.

Cul de crabe, il est dit que nous louperons la prestation des adorables PIPI TORNADO dont on a déjà parlé et dont les différentes incarnations sous d'autres noms nous avaient déjà très méchamment interpellé 1. Mais enfin zarrivés au Rockstore, il se trouve que nous aurons droit à une bonne partie de la prestation. Nous ne saurons pas combien de temps ces jeunes gens ont déjà joué mais c'est en tout cas une bonne gifle dans la tronche comme on s'y attendait. « Attention, mon faux cil est en train de se détacher », le spectacle est impayable, le concert botte le cul de tous les je-veux-être avec une prestation overpunk dans l'attitude, la danse, la tenue, les textes (When you see into my ass… lalalala) et heavy-demment le chant halluciné genre croisement Nina Hagen / Janis / Siouxie, ouais, JaninasiouXXX). Un amour de foldingue qui parle enfin franchement à son public (« Rockstore, t'es mou »), « sait traduire pipi dans toutes les langues mais feule parfois doux comme une traversière. Les musiciens aguerris qui l'entourent rende ce volcan sur semelles format tabouret absolument indispensable, à voir le plus rapidement possible malgré cette récente propension des salles de concert à choisir des couleurs d'éclairage très froides et agressives, ce violet par exemple nous sort par les yeux, mais nous n'avons aucun goût, c'est bien connu.

En ce qui concerne la tête d'affiche, que dire si ce n'est ce que l'on a déjà dit maintes fois : chacun production du groupe montre un progrès dans l'efficacité proprement hallucinante, il se trouve ensuite que ces musiciens n'hésitent pas à mettre tout dans le projet, pour par exemple se retrouver dans des studios légendaires (pour ceux qui n'ont pas suivi il n'y a qu'à lire l'article sur le dernier disque sorti, clique sur les machins en rouge), et sur scène les cinq sont les interprètes absolument parfaits d'un répertoire qui ravit bizarrement à la fois les acharnés de blues, les mordus de rock et même les hardos qui ont eu la bonne idée de se débarrasser de leur crinière récemment partie au golf (mais c'est toujours mieux que de partir en couilles). Jessyka n'en finit pas d'éblouir son public, guitare, basse et clavier s'emploient à retentir impeccablement tandis que la batterie la joue carrément le métronome, ravissant à la fois les fans de danse comme les ostéopathes quand le lendemain il faut réparer les nonosses secoués. Le son est lourd et puissant et, même si les albums frisent à chaque fois à la perfection depuis quelques années, c'est vraiment sur scène que les RED BEANS AND PEPPER SAUCE prennent toute leur ampleur, rendant par là même bel hommage à leurs propre compositions (mais aussi à à leurs idoles, sous forme de clin d’œil).

Une interview ne tardera pas à atterrir ici-bas, restez devant l'écran, cela ne vous changera pas beaucoup !

P. S. : comme ce genre de choses n'est pas à laisser passer à cette époque de pantoufles, on nous glisse dans l'oreillette une petite anecdote selon laquelle des gens déconseilleraient l'entrée des enfants au Rockstore quand on leur demande s'il y a la possibilité miraculeuse d'un tarif pour les plus jeunes. Car il n'est JAMAIS assez tôt pour d'apprendre à nos descendants d'aller à la rencontre de toutes les cultures, la curiosité, c'est l'armure des intelligents. Si les restaurants sans les enfants restent une magnifique image de tranquillité, un concert sans moutards (dument équipés, bande de crétins), ne présage que du mauvais pour l'avenir. En vous souhaitant !

1 ça regarder par exemple tu devrais : VOX [Fra] S/t (Autoprod) 2014 et VOX [Fra] Pompidou (Autoprod - 2016)

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