Expositions / Salons
29
Sep
2014

C'est marrant comme on peut se faire retourner par une photo sans légende,

ce que vous croyez n'a pas grand chose à voir avec le vrai sujet de celle qui illustre l'affiche. Et toc.

Retour à Visa pour l'image que l'on n'a pas visité depuis des lustres (voir « Visa pour l'image » 2010 à Perpignan) faute de temps, et c'est le dernier jour, forcément, que l'on se précipite voir tout ça. Dans l'ordre de la randonnée, on a vu tout ça :

Palais des Corts : on commence par faire la queue dans ce micro lieu plein d'escaliers pour découvrir, après avoir subi les conversations de maints intellectuels dans le patio, de superbes et tragiques illustrations d'une guerre de religion en République Centrafricaine dont quasiment tout le monde se fout, les partisans Seleka et Anti Balaka sont renvoyés dos à dos dans le désert de l'indifférence générale, la « civilisation » devrait pourtant payer cher le prix des colonies... [Photographes : William Daniels]

Hotel Pams : voici un lieu incroyable vêtu d'Art déco qui évoque un immeuble très Maison close (la série) et où est exposé avec Testament de Chris Hondros (tué en Lybie en 2011) un recueil de photos d'autres échecs de la politique des « Grands chefs de guerre occidentaux » (Lybie mais aussi Irak et Egypte, Haïti et Liberia, Afghanistan...) : des enfants-soldats aux armées de métier, toutes sont pourtant dirigées vers le même « paradis » : le néant. Note : Le lieu, ou l'organisation, n'a visiblement cure des fauteuils d'handicapés et autres poussettes (0 accès apparent ici), du coup là aussi vu la queue, on assiste à la cruelle séparation des couples si on veut voir les œuvres.

Eglise des dominicains : malgré les mensonges de la propagande, la Mongolie de l'or, du cuivre et de l'uranium de Gobi, c'est aussi les mines et le massacre de la nature, la ville fantôme de Mardaï, les fléaux de l'alcoolisme et de l'insalubrité générale. Puissance phénoménale d'un noir et blanc superbe par exemple sur le cliché de ce bâtiment minier écroulé du Düüreg de Nalaihk. [Olivier Laban-Mattei] La vie quotidienne au Venezuela n'est pas reluisante non plus, les images des 45 étages de la « Tour de David » ne manquent pourtant pas de poésie, certes urbaine. [Jorge Silva] Les images qui suivent, forcément moins attachantes que les précédentes, n'empêchent pas un discours percutant au sujet de l'industrie agroalimentaire [Alvaro Ybarra Zavala]

Couvent Sainte-Claire : on a rapidement oublié le typhon qui a ravagé les Philippines en 2013 : le règne de la désolation au paradis, beaucoup de misère mais aussi beaucoup de courage malgré l'ampleur du désastre, moment très touchant. [AFP] La lutte de l'Afrique contre la famine au début des années 90 n'est pas moins forte. [Yunghi Kim]

Et voilà le gros morceau : le couvent des Minimes. Une prison vénézuélienne contrôlée par les détenus, superbe grain pour des photos sensibles et piquantes, curieuses et respectueuses. [Sebastian Liste] La Bourse Ian Parry expose des sujets très variés mais que du bon. Une belle série de photos illustrent ensuite le sujet des agressions sexuelles dans l'armée étatsunienne, un drame en noir et blanc dont le regard est tendre et délicat. Pourtant les fumiers coupables « hantent vos pensées le jour et vos rêves la nuit »... [Mary F. Calvert] Ukraine, images d'une révolution, avec les portraits surréalistes de cosaques fantômes de l'histoire, un événement qui comme la plupart a eu lieu sous les yeux du monde entier, sans que celui-ci ne se mouille, cela va sans dire. Les conséquences en seront fâcheuses. [Guillaume Herbaut] Passons au Nord-Vietnam sixties figé par ses propres soldats, on rencontre de sublimes pasionarias, l'effort de guerre et la vie quotidienne, série magnifique où les cratères deviennent des gymnases... [Photographes - et soldats - nord-vietnamiens] En Birmanie le sort tragique de la minorité des Rohingyas montre une facette très peu pacifique des bouddhistes locaux, grosse différence avec les couleurs vives des photos, on aime moins. Le public de bidochons de distingue par ses commentaires édifiants comme le superbe « hébé y zaiment le poisson en Birmanie ». [Bruno Amsallem] En Afrique du sud, visions d'un township où la fleur de la joie éclot toujours dans un sourire à deux pas du fin fond de l'enfer. [Anne Rearick] Le concours World press photo expose aussi du beau travail divers. Un mur de séparation a été construit entre Inde et Bangladesh, ce qui n'empêche pas les tentatives de passages, aux risques et périls de leurs auteurs. [Gaël Turine] Retour en Centrafrique et sa violente tornade de peur et de haine. [Pierre Terdjman] Bizarre de passer d'un coup à la passion de la favela Cidade de Deus pour le foot. [Christophe SimonAmateurs à la Une : du brutal vu et revu dans tous les journaux, signe de l'immédiateté de l'info grâce aux portables, rappelle aussi la rareté des images réellement marquantes. [Divers] Re-Ukraine, celle du retour à la catapulte : la guerre rend les fous ingénieux, la sauvagerie demande à être rassasiée... A quelques heures de la France... Rebelote. [Maxim DondyukLe train qui relie Baïkal et Amour Magistrale en Extrême-Orient surprend, une clinique sur rails qui relie des hommes que d'immenses distances et le progrès séparent, il mérite son nom de « Train des oubliés ». [William Daniels]

En se rendant pour un dernier crochet à la caserne Gallieni, on tombe sur l'expo « Gendarmerie en action » qui « sonne » très pub' du genre « engagez-vous »... L'œil précieux d'Ajna Niedringhaus, abattue en 2014, témoigne de la même passion pour le travail de terrain sur tous les fronts. R. I. P. Une belle expo pour terminer ce tour, adios Perpignan, à la prochaine !

© GED Ω - 29/09 2014 

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