Chroniques vinyles
11
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

alice cooper hard shock rock vinyle

Caught in a dream…

Un rêve où un groupe parviendrait à allier la mélodie qui grignote le cerveau jusqu’à en faire un serviteur zélé, les riffs rock’n’roll qui ne laissent pas les baffles indemnes et la folie certaine d’un chanteur qu’on sent toujours à deux doigts d’exercer une métamorphose l’expulsant tel le Diable hors de la boîte de son corps et montrant le visage entre bouffon et bourreau, entre meilleur copain et marionnettiste diabolique.

I’m eighteen propulse ALICE COOPER au firmament des compositeurs de tubes légendaires, personne n’a encore pu entendre ce titre sans l’apprendre quasiment par cœur la première fois, et la gargouille au chant n’a jamais sonné aussi bien ! Hallowed be my name, comme vous y allez, mais pourquoi pas, on aime ça à mort, surtout quand les guitares vont vite, entraînant basse et batterie sur la piste glissante du speed, la fin n’en est que plus abrupte avant une longue montée vers Black Juju, un autre bijou, sombre et reptilien, ensorcelant encore les ouailles pour un numéro de vaudou où psychédélisme débridé et électricité pointent du doigt DOORS ou STOOGES dans le genre lente éruption d'un magma rock punkoïde.

It is my body, Second coming, ou pourquoi pas deux bons gros hard incisifs pour entamer la face B ? Le groupe connaît désormais le cinéma en vrai puisqu’il apparaît dans Le Journal intime d'une femme mariée en 1970 mais il s’y intéresse surtout en tant que fan, la très belle Ballad of Dwight Fright le rappelle : acteur pour le moins maudit, Fright avait une tronche extraordinaire qui lui permit d’intégrer des castings mythiques des années 1930 (le Renfield de Dracula, Fritz / Karl dans Frankenstein et sa suite mais aussi figurant dans L'Homme invisible) mais le condamna à limiter un jeu pourtant célébré au théâtre. Le joyeusement tordu Sun arise met fin à un disque sans un seul faux pas, l’effet Bob Ezrin, déjà ?

L’aimer à mort ? Sans problème ! Et Warner Bros ne s’y trompera pas en offrant un contrat substantiel au groupe, bye bye Straight Records, succès nous voilà !

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bande originale cd prior deadly prey