
![]() |
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : qui porte bien son titre
Scénar : des prisonniers s'évadent de taule, parmi lesquels un dangereux braqueur et assassin psychopathe, Nanni Vitali. Condamné à perpétuité, Vitali prend plaisir à tabasser le gardien qu'il prend en otage avant de le balancer par la portière de la voiture. Le commissaire Giulio Santini qui les prend en chasse passe à deux doigts de l'accident mortel sur la route. Les fuyards ont beau se marrer à la vue du spectacle, ils viennent de se faire un ennemi acharné avec ce flic, qui plus fils du procureur de la république. Décidés à « chanter un requiem pour un ami », les salopards piquent le pognon d'une station-service après avoir méchamment castagné les exploitants père et fils et se mettent immédiatement à la recherche de celui qui a balancé le nom de Vitali à la police. Une fois attrapée, la proie se fait massacrer, Vitali viole sa compagne qu’il emmène aussi avec lui après avoir fait enterrer vivant la balance dans la chaux vive. Vitali la traite en esclave et l'oblige à mentir à la police quand elle vient l’interroger. Mais elle va parvenir à s’échapper et à rencontrer Santini. Vitali va alors changer son fusil d’épaule et s’attaquer à la famille Santini…
L’italien Sergio Grieco était à l'instar de la majorité de ses collègues un réalisateur multifonctions qui s'adapta suivant les modes aux styles les plus divers et en même temps les plus courus dans le petit monde du cinéma transalpin. Après être passé par le drame, le cinéma d'aventure et le péplum, le film d'espionnage et la comédie érotique, il livre avec Ultime violence son tout dernier film, un polar tardif dans la tradition de ce qui fut naguère une spécialité locale dès la fin des années 1960. L’idée de ce film vient de Grieco, il a également écrit lui-même le scénario. Son titre anglais, Ferocious, était assez bien choisi car il faut reconnaître qu’Helmut Berger, parfait dans ses excès, a la tête de l'emploi avec ses yeux glacés grand ouverts et Marisa Mell, magnifique comme toujours, n'a pas dû passer un super tournage vu comment elle est traitée par le méchant de service, lui-même bien accompagné : c’est une des très grandes figures du western italien, Nello Pazzafini, qui incarne ici Pietro Caporali, son bras droit. Ce n’est pas la seule tronche déjà aperçue, Richard Harrison est bien sûr une véritable star en Italie depuis ses débuts dans le péplum.
Pour un type pas vraiment connu pour ses polars, on reconnaîtra que Sergio Grieco en a ici concocté un sacrément énervé, pour ne pas carrément le qualifier de visuellement sadique. Car outre les poursuites de bagnoles, les fusillades obligatoires, une voiture qui explose pour le moindre prétexte, quelques scènes bourrines comme d'habitude dans ce genre de films et tant qu’à y être quelques images bien sanglantes, Grieco filme avec soin les crises de cruauté de Vitali, véritablement cauchemar ambulant tant les limites semblent être un concept absent de son esprit malade, pauvre Carla ! Ultime violence offre aussi une bien jolie musique aux belles mélodies entre mélancolie et drame à venir (Umberto Smaila) et on a même droit à un détail comique : les portraits-robot sont absolument ridicules, on se demande qui a bien pu dessiner ça ! Malgré un premier dénouement abrupt peu vraisemblable on adhère, et puis ces types tout méchants qu’ils sont ont tout de même bon goût puisqu'ils volent une CX, la grande classe ! Sergio Grieco décédera en 1982 et c’est bien dommage, nul doute qu’il aurait livré d’autres pépites de ce genre !
Bonus : « Aucune bête aussi féroce » (présentation du film par Curd Ridel, 33’), diaporama, bandes-annonces originales de cette collection de combos digipak BluRay + DVD avec masters 2K restaurés
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/polar/ultime-violence-371
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.