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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : guerre
Scénar : 1978. Des militaires katangais déboulent au Zaïre (ex-Congo belge) et s’emparent de la ville minière de Kolwezi où cohabitent une petite communauté d’expatriés divers (français, belges, américains…) et des militaires zaïrois sans solde et désœuvrés. Pierre Delbart, ex-militaire sur le départ, se retrouve coincé dans cette guerre où la paranoïa générale pousse les soldats katangais à chasser les « traîtres » et les « mercenaires ». Quand des civils commencent à être massacrés, l’ambassadeur sur place attend une réaction de Paris mais on s’y préoccupe visiblement plus de la Coupe de France de football. Le colonel sur place demande l’intervention des parachutistes (« Y a qu’un choix tactique : sauter sur la fourmilière » !), c’est la Légion qui s’y collera. L’opération Léopard est déclenchée.
Décédé il y a peu sans énormément de publicité, Raoul Coutard, ZE opérateur photo de la Nouvelle vague (mais aussi chez Costa-Gavras ou Pierre Schoendoerffer 1), fut aussi réalisateur par trois fois. Après Hoa-Binh (1970) qui abordait la guerre du Viêt Nam, il adapte en 1980 le livre La Légion saute sur Kolwezi de Pierre Sergent paru l’année précédente et revient sur les troubles qui eurent lieu au Katanga. Il rassemble un sérieux casting pour ce faire, tout d'abord le très grand acteur Bruno Crémer mais aussi Mimsy Farmer, Giuliano Gemma (non, ce n'est pas seulement un cowboy ou un romain en jupette !), Jean-Claude Bouillon, Jacques Perrin, Pierre Vaneck…
Malgré un ton parfois colonialiste non exempt de clichés, le climat de guerre et d’urgence est bien retranscrit dans ce film crédible à l'image quasiment documentaire sûrement grâce au passé de Coutard, ancien photographe de guerre en Indochine. La bande sonore étrange, constituée de plages électroniques sombres et glauques, y est aussi sûrement pour quelque chose. Les exécutions, les cadavres qui jonchent les rues et nourrissent les dingos, les méchantes bastons entre ethnies déjà au programme depuis des années, voici les images qui seront entretenues par une hiérarchie à géométrie variable, une diplomatie passive (mais aussi les interventions étrangères dévastatrices 2 et la politique de Mobutu, non mentionnées dans le film par le plus grand des hasards), mais ce n’est bien sûr que le début du chaos zaïrois qui mènera à une effroyable guerre civile une quinzaine d’année plus tard.
Bonus : bande-annonce, filmographies, documentaire sur le producteur Georges de Beauregard (le même que sur tous les DVD d’une sorte de série incluant La Ligne de démarcation, Landru et quelques autres). Mais dites, au fait, c’est quoi cette édition où ne figure nulle part le nom, RAOUL COUTARD, du réalisateur du film ?!!
1 par exemple sur La 317e section de Pierre Schoendoerffer (avec Jacques Perrin, Bruno Cremer…) 1965.
2 pour la peine vous me lirez ça, non mais oh ! ==> De la Françafrique à la Mafiafrique de François-Xavier Verschave (Editions Tribord - 2009).
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