|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : « le roi des cannibales » auf Deutsch !
Scénar : notre ami dreadeux sort d’un cauchemar affreux, strié de pulsions cannibales (peut-être à cause de cette nouvelle herbe légale ?) et du coup s’en roule un p’tit pour calmer l’organisme. Master W n’est pas tranquille longtemps puis déboule presqu’aussitôt son pote Crippler Criss, un bonhomme particulièrement irascible, donneur de leçons et obsédé par la borréliose auquel il croit être confronté en permanence, en particulier s’il doit accompagner son acolyte dans la forêt où se serait installé le légendaire Alan Yates. Mais l’équipe n’est au complet qu’à l’arrivée d’une vieille connaissance armée jusqu’aux dents et bien décidée à régler ses comptes avec les assassins de son frère 1. Les deux réalisateurs se frottent les mains d’avance de filmer un bon vieux carnage. Mais au même moment, des illuminés prennent le fameux Alan pour leur messie, ça va saigner dans la forêt, d’autant qu’ils décident de passer à travers le tunnel dont personne n’est jamais revenu, brrr… Carnesalem, nous voilà, Oussamaaaaa !
Bon, pour être franc, on s’attendait avec Der König der Kannibalen à beaucoup moins de comédie et à beaucoup plus de peur mais la finition est plutôt pro malgré de manifestes petits moyens et le film est souvent drôle malgré la boucherie qui inclue tout de même des geysers de sang, du vomi, de la tripaille bouffée par les vers (qui rappelle, de mémoire, le Jess Franco de L'Abîme des morts vivants à moins que ce ne soit L'Enfer des zombies de Lucio Fulci ?), de la torture (adieu ongles et dents), de la couture de morceaux choisis très gore… Un truc ultra explicite avec des scènes et des bruits crades qui auraient sûrement ravi Uncut Movies.
Quasi-montypythonesque (les personnages ont de ces voix !), le film regorge de détails loufoques : satire saignante de la Cène, bangs à l’éther, empoisonnement au sang de facho, dreadlocks qui disparaissent puis réapparaissent, brutal death au walkman et headbanging dans la forêt (la classe, d’ailleurs on soupçonne une équipe plutôt composée de métalleux, de hardcoreux ou de punks), casting souvent habillé aux couleurs de P.S.Y.C.H.O. Prods (ça, c’est de la promo !), FX parfois totalement moisis (la scène du « destructeur anal » est splendide, n’oublions pas l’écureuil en peluche), principes nietzschéens mis à mal par des cannibales qui s’avèrent être beaucoup plus relous que prévu, et on sent que ces jeunes gens ont dû s’éclater à tourner tout ça.
Mais tout n’est pas que déconne, les scènes hallucinogènes sont très réussies, ainsi que le vieillissement des images qui rappellent les Lenzi / Deodato et on aime bien la musique sur la fin (horror-hell-ectronics ?). Au passage, on espère que la bande n’a croisé personne pendant le tournage vu la quantité de raisiné et la tronche générale du casting après arrosage. Sur le DVD 1, outre ce film de deux (!!!) heures, il y a aussi un autre film plus court, « Le Dernier cannibale » alors que sur le DVD 2 on trouve des tonnes de bonus (malheureusement non traduits et les cours d’allemand sont teeeellement loin, pardon monsieur Guilhabert !), tout ça contenu dans un splendide double digipak avec fourreau.
La phrase du film, à propos de la consommation de la chair humaine, est à un cheveu de l'incident diplomatique : « ce léger dégoût est normal au début. C’est pareil qu’avec le fromage français, vois-tu Alan ? La première fois on trouve ça dégoûtant, mais avec le temps on s’y fait ».
Plus d’infos ici : https://psychoproductions.com/ (que nous remercions au passage pour cet envoi directement from Deutschland via Crippler Criss, ça, ça tue !)
1 c'est marrant comme ce gars rappelle le black givré de Cockneys vs zombies.
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.