Chroniques DVD
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : western soja

Scénar : Dakota le voleur a une drôle de façon de gruger le train, n’empêche qu'il arrive sans encombres à Monterey où il force plusieurs coffres dans lequel se trouvent bizarrement des photos de femmes. L'explosion du dernier coffre tue accidentellement Wang, le riche propriétaire dont le trésor est désormais introuvable. À part peut-être si on arrive à traduire les tatouages appliqués sur les fesses des quatre femmes photographiées. Dakota est arrêté et condamné à la pendaison pour le meurtre de Wang mais le neveu de celui-ci, fraîchement arrivé de Chine et sommé par les autorités impériales de retrouver le pognon, le fait évader. Tous deux vont tenter de résoudre l'énigme qui dit que « le derrière des femmes égale une fortune ». Mais ils ne sont pas les seuls après le magot…

Après Mario Caiano l'année précédente 1 (n'était-il pas d'ailleurs le premier sur le coup après le Soleil rouge de Terence Young en 1971 ?), Antonio Margheriti 2 sort à son tour son cocktail personnel à base de western et d'arts martiaux. Et il ne sera pas le seul à tenter le western soja - ou chop suey, suivant les choix culinaires des spécialistes du genre - puisque Tonino Ricci ou Bruno Corbucci entre autres s’y essaieront également avant que le maigre filon ne soit épuisé. On verra une variante de ce genre, vivement relifté, revenir bien plus tard au sein du cinéma asiatique avec des films de la trempe de Sukiyaki Western Django ou Le Bon, la brute et le cinglé.

Avec son titre français pour capitaliser sur ceux de Sergio Leone ainsi que la présence de Lee Van Cleef, vous ajouterez dans le bol en porcelaine une star de la Shaw et de jolies actrices (donc Erika Blanc), une musique parfois très Morriconienne, des décors « sino »-espagnols classiques (la forteresse est magnifique !) et, bien sûr, un scénario farfelu peuplé de personnages pour le moins ravagés, à la tête desquels nous plaçons un prêcheur nanti d'une église sur roues (sûrement un héritage du gadget western) bardé de cuir noir interprété par le très bon Julián Ugarte qui a parfois des faux airs du Vincent Price dans Le Grand inquisiteur 3.

Du pur cinéma populaire rigolo comme tout, loin d’approcher le chef-d'œuvre mais agréable avec un Lieh Lo multipliant les acrobaties et les lattage de tonnes de gars tandis que Lee Van Cleef, en très bonne forme physique aussi, ne peut s'empêcher de cabotiner un peu tout en livrant un personnage plus léger que ses prestations habituelles. A noter que pour un western européen, La Brute, le colt et le karaté ne comporte que d’un micro-peu de raisiné, par exemple à l'occasion d’une torture au fouet soutenue ou pendant l’habituel carnage à la rotative (qui démarre un peu à vide hein !).

L’échange du film : « - Dakota, fils d'une femme qui vend son corps !
- Fils de putain, c'est plus court. »

Bonus : bandes-annonces de la collection et présentation du film avec le petit documentaire « Le Légendaire studio Shaw Brothers » par Julien Sévéon (8’).

1 voir Mon nom est Shangaï Joe de Mario Caïano (avec Chen Lee, Klaus Kinski...) 1972.

2 on a du stock, y a qu’à cliquer sur https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=margheriti&searchphrase=all.

3 voir Le Grand inquisiteur de Michael Reeves (avec Vincent Price, Ian Ogilvy…) 1968.

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