Chroniques DVD
16
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Coenmédie dramatique

Scénar : New York, soir du réveillon de l'an 1958. Tout le monde fait la fête. Ou presque. Norville Barnes est au sommet de la haute tour de Hudsucker Industries. Sur le rebord d’une fenêtre ouverte sur le vide… Flashback : alors que les vieux croûtons de chez Hudsucker comptent leurs millions annuels et fêtent l'agonie de leurs concurrents, Norville est dans la rue, regarde les offres d'emploi comme beaucoup d'autres mais, sans expérience puisqu’il sort à peine de l'école, ne trouve rien de possible. Mais soudain « le futur c'est maintenant » quand le PDG de Hudsucker se balance par la fenêtre et laisse ses collaborateurs sans consigne ni testament. Puisque c’est ainsi fait, dans un mois l'entreprise passera dans le domaine public, il faut donc impérativement dénicher un homme de paille pour semer la panique au sein de la bourse et permettre aux huiles du conseil d'administration d’acheter les actions à bas prix et garder l'entreprise loin des potentiels acheteurs « en T-shirt ». Norville, qui a depuis été engagé dans l'infernal service du courrier de la tour, a soudain pour mission d'aller remettre une lettre bleue, mission dangereuse qui met souvent en rogne son destinataire. À l'ouverture de ce courrier Sidney J. Mussburger découvre le demeuré qu'il lui fallait pour le siège factice. Mais ce demeuré a un projet…

Les frères Coen faire une version moderne du conte de fée ? Et pourquoi pas après un Barton Fink 1 déjà sévèrement déjanté ? Dans une ambiance fin d’année neigeuse, Tim Robbins joue l’olibrius manipulé par le grand Paul Newman et se révèle assez doué pour ça, le crétin n’est pas tout à fait celui que l’on croit car il trimballe, en lieu et place d’une idiotie taille XXL, un dessin qui représente, on le comprend bien plus tard, un des objets les plus courus du XXème siècle. S’il n’avait rencontré la journaliste au départ là pour se servir de lui, aurait-il compris qu'on l'avait engagé pour son imbécilité ? Non parce qu’il finit aussi par choper le melon du pacha, devient une star des médias et le fossoyeur des économies des vieux. Et puis au fond, peut-on arrêter le succès inattendu d'un vulgaire homme de paille sans faire foirer toute une machination certes habile ?

Toujours en dehors du temps et hors du monde barbant de la routine, le cinéma des frères Coen est drôle et déstabilisant, tenant autant des personnages du muet qu’aux façons de faire quasi-révolutionnaire d'une école de futurs maîtres, une troupe hétéroclite de génies comme Tim Burton, Quentin Tarantino, Jim Jarmusch, Sam Raimi, Terry Gilliam, Alan Parker ou Caro et Jeunet, capables eux aussi de commettre des contes résolument foutraques avec des tronches pas possibles (mais aussi de grands artistes comme ici Tim Robbins et Paul Newman bien sûr, mais aussi Bruce Campbell l’abonné à la claque, Bill Cobbs le maître de l’horloge ou Steve Buscemi juste de passage) et avec un discours entre conscience sociale (on égratigne très justement la grande finance et son cynisme), satire et magie sans oublier un supplément volontiers cartoon… Beaucoup d'humour, de l'absurde, un climat grisâtre (Brazil ?), des personnages totalement loufoques (cette scène de rêve au son de Carmen avec danse & Co. est surréaliste !), dommage quand même que ces vues de la ville numériques en début de bobine, beurk !

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