Chroniques DVD
11
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : boxer ou être boxé

Scénar : pile en face de l’appartement de Davey vit une jolie blonde, Gloria. Le vis-à-vis les empêche de ne pas se regarder furtivement de temps à autre. L’homme qui vient un jour quérir Gloria, Rappalo, son patron mais aussi son amant, lui apprend que Davey est boxeur, plutôt en fin de carrière, et qu’il va combattre le soir même. Gloria, « partenaire de danse » dans un club, est invitée par le boss à regarder le combat à la télévision : celui-ci est crucial pour la carrière de Davey, mais celui-ci perd et rentre chez lui, sonné… Quand plus tard il surprend par la fenêtre Rappalo en train de violenter sa voisine, il fonce à son secours. Remportera-t-il enfin la victoire dans son combat…pour le bonheur ?

Basé sur une histoire du réalisateur lui-même (qui signe aussi le montage et la photographie), Le Baiser du tueur est un film très court, d’à peine plus d'une heure. Stanley Kubrick avait déjà abordé la boxe dans un de ses premiers courts-métrages de 1951, Day of the fight, et récidive ici avec ce drame noir en quelque sorte découpé en chapitres par des fondus au noir, sans compter plusieurs histoires dans cette histoire mettant en scène deux personnes que l'on devine très seules (Gloria a eu une première vie tragique, la famille de Davey s'inquiète un peu de son silence…) et assez désespérées. Une voix introduit l'histoire d'un boxeur et de son dernier combat, c’est exactement ça : les derniers coups du sort le maintiendront-ils à terre ou trouvera-t-il la force de finir autrement qu’en pantin gesticulé par son destin ?

Le Baiser du tueur souffre d’un rythme général assez lent et on a parfois l'impression d'une démonstration de style plutôt que d'un véritable film (comme si Kubrick avait voulu se fabriquer une nouvelle carte de visite après l'échec, selon lui, de son premier film Fear and desire - déjà avec Franck Silvera - qu'il a plus tard toujours voulu voir disparaître à jamais ?), les prises de vue audacieuses sont très nombreuses, peut-être parfois un peu trop, mais cette multiplicité d’images contrebalance une belle dose de silence vocal (quelle affreuse et soudaine surprise d’ailleurs que ces deux insupportables fêtards débiles et stridents !) menant vers un vrai suspense final. Notons pour conclure que la traversée d’un entrepôt de mannequins est toujours une épreuve pour qui cherche à fuir, voire même à survivre.

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