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Genre : justice de carnaval
Scénar : un jeune boulanger traverse cette ville de Venise qu'on dirait possédée, régie par l'amour à cette époque du carnaval… Pendant sa tournée, il tombe sur Monsieur le comte, assassiné, une dague plantée dans la poitrine… « Qu'est-ce que tu fais là, tu as perdu la tête ? », on lui conseille de fuir alors qu'il n'a rien fait… Personne ne semblant vouloir le croire, il se réfugie chez Lorenzo Barbo que l'on prétend idéalement placé pour devenir le prochain doge. Habite aussi dans cette maison la fille qu'il poursuit de ses ardeurs, la servante de la superbe femme de Lorenzo qui est aussi la cousine du comte assassiné… L'assassinat d'un patricien provoque un procès au cours duquel il s’avère que le boulanger avait des raisons de tuer la victime. La justice laissera-t-elle condamner un innocent puisque la politique et les intérêts des puissants viennent s’immiscer comme autant de serpents venimeux…?
Après la mythologie grecque et ses Titans, le réalisateur italien Duccio Tessari s’intéresse l’année suivante à la Venise du tout début du XVIème siècle, une ville qui permit de tous temps d'instaurer une chouette ambiance de complot et de joie mélangés. Le tout jeune Jacques Perrin interprète un piccolo fornaretto venu obtenir justice et clamer son innocence devant un Enrico Maria Salerno encore une fois très convaincant dans le rôle d’une personnalité complexe, qui plus est évoluant aux côtés d’une Michèle Morgan à la grande beauté d’où émane cette étrange froideur de statue. Gastone Moschin, Fred Williams et Mario Brega complètent le haut du casting (les coproductions internationales, ça a du bon !) d’un film à l’intrigue à rebondissements classique bâtie autour de flashbacks de différents personnages pour éclaircir les circonstances un rien troubles de l’affaire.
Une affaire où la politique est en filigrane la seule qui en décide l’issue : certains vénitiens se plaignent en effet que les réunions des puissants ne ressemblent surtout qu’à des réunions de famille, ils souhaitent dès lors faire entrer dans les coulisses du pouvoir des gens moins dépendants du nom qu'ils portent, le but est désormais clair pour les patriciens aux manettes : il leur faut à l’inverse empêcher que la plèbe n’accède aux postes de commandement, que chacun reste à sa place et un dieu quelconque vous le rendra. Condamner le boulanger, qu'il soit coupable ou pas, n’est désormais qu’un geste de rappel : rien ne changera jamais sans une complète révolution. Ses germes sont déjà là mais longue sera la route…
En attendant, voici un agréable petit moment de cinéma aux jolis décors et costumes comme l'Italie pouvait en offrir tant dans les années 1960 et 70.
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