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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : suite monumentale d’un monument
Scénar : Vito Andolini est le seul survivant d'une famille sicilienne décimée par les vendettas, une famille qu’on ne laisse même pas pleurer ses morts. Sa mère se rend chez le parrain local qui craint la survie d'un enfant qui d’après lui finira par se venger. La mère se fait tuer alors qu'elle essaye de faire comprendre qu'il ne fera rien. Vito Andolini fuit donc une société quadrillée par les hommes de la mafia. C’est à l'aide de certains villageois qu’il réussit à prendre la fuite et grimpe à bord d'un bateau qui file vers les États-Unis, la terre promise de beaucoup qui cherchent une nouvelle vie. Le pays lui offre en 1901 le nouveau nom de Vito Corleone quand, au lieu de choisir son nom de famille, le douanier lui attribue celui de son village natal. Son fils Michael, des décennies plus tard, a fini par se faire une belle place dans le milieu politique dont il se sert habilement. Sauf que les politiques commencent à avoir les dents longues et manquent de respect. Il s’intéresse par ailleurs beaucoup aux casinos, ce qui n'est pas sans provoquer quelques appréhensions chez les concurrents ; des problèmes dans sa famille mais aussi avec ses subordonnés vont aussi en s'aggravant, sa maison est même mitraillée, Michael sait qu'il a été trahi et le coupable va devoir payer même s’il n’a forcément pas agi seul…
L’effet de surprise du premier chapitre 1 n’est plus là et pourtant la mise en scène est parfaite et la musique superbe pour cette fresque de cent-quatre-vingt-douze minutes (ici dispatchées sur deux DVDs). Elle s’attache à la partie du roman de Mario Puzo concernant l’enfance de Don Corleone et son arrivée aux États-Unis. Cette histoire est habilement entrelacée avec celle de son descendant Michael avec qui elle entretient de très nombreux points communs. Les agissements du passé éclairent également d'un jour nouveau ceux du présent. Pour ce faire, les décorateurs, accessoiristes et architectes ont réalisé une très belle reconstitution des décors du début du XXème siècle : les processions religieuses, les détails spécifiques des quartiers peuplés par les italiens de souche qui découvrent tous une réalité qui avait déjà cours dans leur propre pays : celle de la menace, de la « protection » imposée en même temps que le racket, un système qui coûte son travail au jeune Vito mais celui-ci rencontre dans le même temps des gens qui ont leur propre manière de faire des affaires, comme Clemenza et Tessio à la tête de qui il ne tarde pas à montrer un certain talent pour l’organisation, tout comme Michael le fait lors d’investissements à Cuba. Mais le succès ne garantit jamais la paix bien longtemps.
Si Al Pacino et toute la bande d’acteurs « survivants » du premier film sont admirables, le nouveau venu Robert De Niro s’avère très beau et très bon dans ce rôle marquant, il crève l’écran via l’interprétation de ce jeune type déraciné mais digne et résigné qui se découvre entreprenant quand le destin le place face à des obstacles et dont il a de plus appris la langue (le dialecte sicilien). Et encore une fois le souffle de la saga rend un film très long très rapide à regarder, et ce même si la majorité de l’histoire est extrapolée du roman. On ne prendra d’ailleurs pas le temps d’évoquer les multiples disputailles entre les uns et les autres sur le plateau (Al Pacino détenant la palme du casse-noix professionnel si l’on en croit les témoignages ultérieurs), nous signalerons juste que celles pendant le tournage du premier Parrain furent bien pires en engendrèrent des tractations poussées pour avoir Coppola aux commandes, ce qu’il ne souhaitait pas au départ suite à sa premier expérience, a priori exécrable. N’empêche, Le Parrain, 2ᵉ partie reste un énorme classique du film de mafiosi au même titre que le premier et le troisième, fort judicieusement titré Le Parrain, 3e partie qui sera du même tonneau mais il faudra être patient pour s’en assurer puisqu’il ne sortira qu’après seize longues années.
En attendant, place à l’Apocalypse maintenant !!
1 voir Le Parrain de Francis Ford Coppola (avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Richard S. Castellano, Robert Duvall, Sterling Hayden, John Marley, Richard Conte, Al Lettieri, Diane Keaton, Abe Vigoda, Talia Shire, Gianni Russo, John Cazale…) 1972
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