Documentaire
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Un reportage pour l'ORTF a été diffusé à la fin 1967 juste après le départ des mercenaires de Bukavu au Congo 1, ce livre, écrit par l'un des journalistes, le prolonge en détails.

En juin 1960, le roi Baudoin de Belgique promet l'indépendance au Congo mais immédiatement du « beau » monde se met sur les rangs pour agripper une petite partie du pouvoir qui s'en va, et bien sûr le pays devient rapidement le théâtre d'opérations de troupes hétéroclites.

A priori ce sont les Belges qui déclenchent les hostilités car les officiers qui encadrent les troupes locales n'entendent pas lâcher la bride, c'est la mutinerie générale et l'explosion de violence au lendemain du 30 juin 1960, jour effectif de l’indépendance congolaise. Le gouvernement du président Joseph Kasa-Vubuen et de son premier ministre Patrice Lumumba se retrouve pris dans une tourmente qui dégénère en chasse au blanc. Pour ajouter un peu de piment, la riche région du Katanga de Moïse Tschombé fait sécession et souhaite la bienvenue à une partie des encadrants européens qui serviront dans son armée pendant que L'ONU envoie les casques bleus, ce qui n'arrange les affaires de personne : les soviétiques viennent soutenir Lumumba dans son espoir de récupérer le pays alors que les américains lui substitueraient bien un certain Mobutu plus enclin à pencher de leur côté. Ce nouveau venu livre à Tschombé Lumumba qu’on ne reverra plus jamais et décourage les interventions russes dans les affaires du pays.

Quand Mobutu finit par déposer Kasa-Vubuen en 1965 grâce à ses précieux soutiens, certains mercenaires rallient Tschombé pour renforcer son armée qui recrute aussi des français qui arrivent par centaines après avoir été déçus par De Gaulle. Des français initiés à la guerre révolutionnaire en Indochine et prêts à prendre leur revanche. Cette armée défera les casques bleus envoyés en nombre pour faire plier le Katanga à seulement trois cents. Mais fin 1967 les troupes congolaises finiront par avoir le dessus et les mercenaires de Jean Schramme et Bob Denard seront contraints de fuir « Un beau pays qui a le malheur d'être né sur la grotte d'Ali-Baba, où rutilent l’or, le diamant, le cuivre, l'uranium et l'étain entre autre richesses. […] Un pays propre à ouvrir l'appétit des voisins et des autres » et dont c’est loin d’être le dernier des malheurs à lui tomber sur le coin de la figure…

Nonobstant une foule d’informations à recueillir, on note d’indéniables qualités littéraires à ce récit de la vie de l'auteur auprès de ces soldats dits « de fortune » (pour le coup, ils seraient même plutôt raides après l’épisode de Bukavu), un texte qui tente malgré la volonté documentaire de garder la truculence du langage des soldats mais aussi l'urgence de raconter en détails et moment par moment toute la bataille. Un récit d’observateur respectueux qui ne glorifie jamais et qui sonne juste, contrairement à beaucoup de récits de guerre souvent grattés des lustres après le feu de l’action par des gens que les scrupules ou les regrets n’étoufferont pas.

191 pages

1 voir Panorama : La Fin des mercenaires de Michel Parbot et Michel Honorin (1967).

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