Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : le fin du fin de la fin

Scénar : Brad Fletcher, prof d'histoire effacé et tuberculeux, part pour un climat plus clément au Texas. Il est servi quand il découvre les bruyantes nuits d'amour de ses voisins mais aussi les diligences qui déversent sans ménagement les anciens membres de la Horde sauvage comme c’est le cas pour « Beauregard » Bennet. Comble de malchance, Fletcher se fait enlever par le bandit qu’il a pourtant secouru, on ne peut death-y-dément avoir confiance en personne ! Et en plus, Bennet oblige le fragile intellectuel à lui retirer une balle du buffet. L’étrange duo finit par arriver en ville où Fletcher attend un train qui le ramènera vers la paix pendant que « Beauregard »  est chargé de descendre un caïd local en échange de la libération d’un camarade de la Horde. Et voilà que se pointe Charley Siringo avec son idée de refonder la Horde. Contre toute attente, Fletcher se joint à eux et prend le pli, voire même de l’ascendant sur les autres, ça c’est de la transformation !

Après son premier western 1, déjà en compagnie d’une sérieuse équipe composée de Tomás Milián, Sergio Donati (pour la co-écriture du scénario), Alberto Grimaldi (le producteur de Sergio Leone Himself) et Ennio Morricone, Sergio Sollima revient avec ce fabuleux Dernier face à face qui met en scène une spectaculaire inversion morale entre l’humaniste Volontè (à l’excellent jeu qui change de celui des sauvages psychotiques de chez Leone 2 avec ce rôle d’innocent bon à rien et terne) et un Milián hirsute et gueulard, opportuniste et sans scrupules, avec au milieu pour compter les points ou presque, le personnage trouble du toujours très bon William Berger dans le rôle inspiré par l’authentique Charley Siringo de chez Pinkerton. Un casting de costauds = la classe.

Quelques détails ajoutent encore plus à la valeur intrinsèque de ce film (le générique du genre animé chouette qui rappelle Les Mystères de l'Ouest avec ses vignettes de couleur, une musique angoissante mortelle de Morricone menée par le fidèle Bruno Nicolaï, un personnage qui se balade avec une étoile de sheriff trouée comme fétiche ou encore les yeux absolument sublimes de Jolanda Modio), quelle idée de nous servir ça soit en version originale non sous-titrée soit en version intégrale avec des ajouts sans sous-titres ? N’importe quoi ! VOSTFR intégrale or die !

Pour finir, c’est marrant de tomber sur un Beauregard cette fois membre de la Horde et pas son exécuteur comme dans le futur Mon nom est Personne 3.

Bonus : bandes-annonces de la collection, « Sollima et le western spaghetti » (entretien avec l’intarissable Alain Petit 4), et deux courts métrages :

* Dear Hunter de Franck Saint-Cast (2003, 31’) avec Philippe Torreton et Claire Nebout mais aussi et surtout avec le très bon Michel Subor dans le rôle de Sammy, un chasseur de primes désabusé qui s’allie au jeune voleur Jimmy Connelly pour appréhender le dangereux Klaus Grüber, « le dernier de la bande à Plummer ». Un très chouette western à l’auvergnate (?) avec neige et pluie qui se distingue par de très bons acteurs, décors et montage qui font penser à une sorte d’hybride à la française entre Le Grand silence et Mon nom est Personne, la touche perso en plus bien sûr.  

* Une prière de plus pour Remington de Philippe Brulh, Eric Cherriere, David Ferrara, Math Saliva et David Vincent (11’) tourné en noir et blanc mais aussi en couleurs, en espagnol (?) dans lequel un mystérieux tueur décime les hommes d’un bandit. Le petit film témoignent de plein de références (par exemple celles à Django à cause de cette caisse traînée sur le sol) et d’une atmosphère fantastic(h)orrifique comme certaines œuvres des Margheriti, Fulci et Questi 5. Le tout rythmé par une bande originale de choix. Cool !

1 voir Colorado de Sergio Sollima (avec Lee Van Cleef, Tomas Milian…) 1966.

2 voir Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Gian Maria Volonte...) 1964 et Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef...) 1965.

3 voir Mon nom est Personne de Tonino Valerii (avec Henry Fonda, Terence Hill…) 1973.

4 t'as pas lu ça ? Ben t'as rien lu : 20 ans de western européen de Alain Petit (Artus Films - 2015). 5 au pif, voir Avec Django la mort est là de Antonio Margheriti (avec Richard Harrison, Claudio Camaso…) 1968, Les Quatre de l'Apocalypse de Lucio Fulci (avec Fabio Testi, Lynne Frederick...) 1974 et Tire encore si tu peux de Giulio Questi (avec Tomas Milian, Piero Lulli…) 1967.    

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