Chroniques DVD
02
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

hunebelle marais sue mystères paris film

Genre : populaire + populaire = populaire

Scénar : Rodolphe de Sambreuil est un drôle de noble. Contrairement à sa vénale compagne, il aspire à délaisser les fastes, et ses certitudes humanistes vont être confirmées par une tragédie. Suite à un pari stupide sur une course d'attelages avec le baron de Lansignac, il provoque un soir la blessure d'un homme qu'il dédommage mais cela ne suffira pas, le bonhomme décède et toute sa famille se retrouve précipitée dans les engrenages du malheur : sa femme meurt et sa fille disparaît. Rodolphe parvient cependant à rencontrer la mère sur son lit de mort et lui jure qu'il sauvera sa fille. Embringuée par la terrible Chouette, la jeune Marie travaille dans un bouge infâme où Rodolphe, plongé dans les bas-fonds sous les hardes d’un homme des rues, et son nouvel ami le Chourineur ne tardent pas à la retrouver. Mais Lansignac, touché au vif par un article satirique qu'il pense devoir à une indiscrétion de Rodolphe, a juré sa perte et une bande de tueurs à sa solde se met déjà en ordre de marche…

Bien sûr loin de la minutie du roman-fleuve d’Eugène Sue 1, l’adaptation de Hunebelle (avec Jacques Besnard entre autres comme assistant réalisateur) va très vite en besogne mais s’en sort plutôt pas mal avec sa reconstitution sympathique du Paris du XIXème siècle et sa superbe galerie de sales gueules (La Chouette est très conforme à l'image que l'on s'en faisait avec l’interprétation de Renée Gardès, Jean Le Poulain est génial dans la peau de l’horrible Maître d’école !) et de seconds rôles chouettes (Pierre Mondy est un Chourineur très porté sur le coup de boule, c’est toujours une joie que d’apercevoir Paulette Dubost, Robert Dalban, Bernard Musson, Jacques Seiler ou pour un interprétation parfaite de monsieur Pipelet, le grand Noël Roquevert…). Rodolphe de Sambreuil est typiquement un rôle de héros bâti sur-mesure pour Jean Marais, romantique, moral et physique (death-y-dément à la bagarre il ne faut le pas chercher, presque à lui tout seul il détruit l'intégralité d'une auberge !).

« Quand on joue avec les domestiques, la révolution n'est pas loin » s’exclame le majordome de Rodolphe, mais c'est pourtant cette noblesse, ancienne ou pas, qui joue aux dépens du peuple, boursicote déjà sur l'immobilier afin de gravir toujours plus de marches de la satanée échelle sociale, quand elle ne roule pas physiquement sur ce peuple qu’elle méprise et dont elle lit, outre les malheurs et les fortunes de leurs « pairs », les frasques dans une presse qui ne fait généralement que dans le sensationnel pour faire vibrer les chaumières. Tout comme l'aura fait le roman originellement publié sous forme de feuilleton et qui rassemblera autour du feu une immensité de lecteurs un peu partout en France. Loin d'égaler la verve socialisante du roman, ce film reste un moment sympathique de cinéma populaire sans véritable plus, mais s'il peut aider plus de lecteurs à se tourner vers les immenses Mystères de Paris, alors nous applaudissons à tour de bras, personne ne devrait passer à côté de ce livre.

1 voir Les Mystères de Paris de Eugène Sue (Editions Jean-Jacques Pauvert - 1842-1843 Réédition 1963)

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