Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : comédie dramatique

Scénar : la voiture d’un jeune homme essaie de semer les flics en pleine nuit à toute berzingue, le conducteur envoie accidentellement un motard dans le décor puis doit finir sa course à pied. Malheureusement pour lui, le policier est mort et la traque s’organise rapidement. On envoie sur les lieux le reporter photographe Paul Frapier, un autre jeune homme visiblement très porté sur les femmes et assez mal vu par son rédac’chef qui lui reproche son manque de sérieux. M’enfin, Frapier arrivé découvre que le chauffard a oublié son portefeuille, c’est celui de Laurent Porte, ancien parachutiste en Algérie et surtout le meilleur ami de Paul dans le temps de leur service militaire, Laurent lui a même sauvé la vie. Death-y-dément pas un mauvais bougre, Laurent secourt un enfant blessé pendant un jeu, c'est à ce moment-là que Paul le retrouve et lui propose son aide. Il l’héberge puis quand sa photo fait la Une, le planque à Orly, encore un village, chez une amie mise devant le fait accompli. Puisque Paul tarde à revenir rapport à ses nombreuses histoires amoureuses et à un commissaire gentiment redoutable, Laurent reprend la route alors que la nasse se resserre de plus en plus. Faire passer son copain en Espagne, le plan de Paul pour Laurent, s’annonce ardu.

Partisan déclaré de l'OAS, c’est peut-être pour cela que Les Distractions est son dernier film, le réalisateur Jacques Dupont n’étonnera personne en abordant un aspect (certes lointain) de la guerre d'Algérie mais n’en profite pas pour autant pour faire dans la propagande insupportable ici, c'est avant tout l'histoire d'une amitié profonde entre deux anciens soldats et l’absolue nécessité pour l’un de tendre la main à l’autre. Belmondo en pleine ascension interprète un journaliste glandeur et dragueur à une époque où Paris capitale de la mode fait et défait les modèles qui posent sur les podiums et les ronds-points devant les photographes (parmi eux Sady Rebbot tout jeune !), il crève l'écran en jouant déjà son numéro de grand type fantasque et gouailleur qui parle avec les bras grands ouverts, multiplie les mimiques et les tournures de phrases farfelues, et pourquoi pas les cascades enfantines de jeune chien fou (quand les deux camarades singent leurs exercices en Algérie, la scène est exquise). Claude Brasseur, juste après le mythique Les Yeux sans visage tourné aux côtés de Papa, se retrouve un peu dans la position de Belmondo dans À bout de souffle (bien sûr ce dernier ne fut pas obligé de manger dans l'auge des cochons !) et ne démérite pas une seconde.

Ce film est tout de même assez noir par sa vision d’une nature humaine plus réaliste que le cinéma nous y habitue, la fainéantise aiguë, l’hypocrisie, la superficialité (par exemple ce milieu pseudo-journalistique où tout le monde boit du champagne et échange banalités et faux conseils), la légèreté amoureuse (pauvre Vera / Alexandra Stewart, si touchante en victime d'un cœur d’artichaut immature, on peut aussi en dire autant de tout ce splendide casting féminin : Sylva Koscina, Eva Damien, Mireille Darc !), la délation digne des années noires (la concierge balance à son mari flic). Ecce homo oui, MAIS l'homme a beau montrer ses sales côtés, il a définitivement quelque chose, cette étincelle qui le pousse à déborder d'énergie et de joie de vivre malgré les « je ne veux pas déranger ta vie », peu importe alors la panade à venir, ce n'est pas pour ça qu’un ami peut laisser tomber son ami, c’est en tout cas ce que raconte l’adaptation de ce roman de Jean Bassan (co-écrite par le romancier, le réalisateur et d’autres auteurs) qui figure au passage une apparition éclair de Claude Chabrol, toujours dans les bons coups, mais aussi Yves Brainville, une des voix les plus célèbres du doublage français. Et quelle chouette musique jazzy / swing puissamment cuivrée !! Très, très bon film.

Bonus : filmographies et deux bandes-annonces de la collection

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