Lettre ouverte au monde musulman de Abdennour Bidar (Les Liens qui Libèrent - 2015)

« La religion est devenu un fait social parmi d’autres partout dans le monde […] ses droits exorbitants sur l’humanité n’ont plus aucune légitimité ! ».

Pour l’auteur, la naissance de DAESH est l’occasion d’une remise en question de l’Islam car ce pseudo État islamique est indubitablement une excroissance directe de celui-ci, mais l’Islam, bien qu’il dénonce ou tente de combattre à sa façon, bute toujours sur ce que l’auteur nomme « l’empire de la soumission ».

En effet, si d’autres religions placent l’homme au centre, l’Islam le place sous la domination exclusive de Dieu, il n’en fait pas un héritier de Dieu, « suffisamment maître de sa vie et de son destin pour être un jour le créateur de sa vie et de son destin et non plus la créature ou l’esclave de quiconque ». Pourtant « Il n’y a pas de contrainte en religion (la ikraha fi din) […] Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ? »…

Le dieu Argent de l’Occident a « en face » fait autant de ravages et cette civilisation qui se pose souvent en modèle entretient les gouffres entre riches et pauvres, marche « sans but supérieur », payant par là même « le prix effroyable de cette illusion qui prétendait mettre fin à toutes les illusions ».

Sans stigmatiser un Islam composé aussi de réformateurs « qui rêvent ensemble de révolution spirituelle », cette très pertinente Lettre est un appel (parfois) sévère à la tolérance et à une nouvelle façon d’enseigner, à la réconciliation de deux mondes qui ont beaucoup de choses à se dire, autant qu’ils ont à se dire à eux-mêmes, car c’est unis que les hommes créeront.

« Quand ma raison et ma foi tâtonnent dans la nuit, que ma logique et mes informations ne me permettent que de construire des châteaux de sable, je me contente d’attendre patiemment en visant - au plus profond de moi - l’ouverture du point d’où jaillit cette lumière ».

59 pages, 5,80, €

ISBN : 9791020902672