Chroniques romans
01
Jan
2006

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

"Avec elle, l’amour est empreint d’un certain calme.

Elle n’incendie pas ma chair, elle la rafraîchit. Moi d’habitude si avare du temps que je passe avec les morts [...] je me suis couché cette nuit à côté d’elle, [...] une main posée sur le ventre où j’avais trouvé quelque joie". 

Le Nécrophile de Gabrielle Wittkop est une curiosité. Empreint d’un romantisme fou hérité du beau et vénéneux XIXème siècle et abordant un sujet ô combien abominable aux yeux de notre si morale société, ce roman est beau. Oui, beau. Écrit à la façon d’un journal intime, il nous décrit les journées (les nuits...) d’amour entre le héros, Lucien N., et ses défunts amants... Macabre ? Oh yes baby. Subtil, frais (comme un cadavre ?), bourré d’humour - noir pensez-vous ? - , le récit nous mène dans Paris, puis en Italie, de cimetière en cimetière, de sépulture en sépulture, des bras d’un gamin mort de la scarlatine à ceux d’une naine napolitaine écrasée par une voiture. 

"Je ne puis voir une jolie femme ou un homme agréable sans immédiatement souhaiter qu’ils fussent morts" nous dit l’ami noctambule. Les descriptions qu’il fait de ses compagnons de jeu (parfois même de leur vivant...) d’une touche rapide mais précise apportent une impression quasi-filmique au synopsis : on voit carrément les personnages se dessiner de manière claire dans notre esprit, gage d’un certain génie narrateur. 

Qu’un amateur de littérature sombre tel que votre déjanté serviteur ait pu se passer pendant tant de temps d’un tel plaisir bouquinophage reste un mystère ! Bénie soit la trouvaille !! Vive Joël le bouquiniste ! En ma possession l’édition de 1972 parue Chez Régine Desforges / Bibliothèque Noire dans laquelle figure aussi un savoureux dossier détaillé et franchement savant au sujet de la nécrophilie par J. L. Degaudenzi

Un voluptueux carnage immanquable pour les fans de Cas-Pages !!! Réédité depuis ? 

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