Plus jeune, on avait plutôt tendance à rigoler de ces types musclés et huilés pour apparaître dans des films en jupette, le plus souvent pour rejouer une antiquité de carton-pâte dont les couleurs et les costumes permettaient de régler la télévision.
En vérité, c’était injustement mépriser l'incroyable travail physique que Mark Forest par exemple avait pu effectuer avant d'être le colosse Maciste / Hercule / Goliath (appelez-le comme vous voulez puisqu’en général les histoires se valaient, se croisaient, s’interchangeaient tout en faisant rêver une population de l'après-guerre qui ne demandait qu'à rêver à un passé de légende et d'aventure pour oublier un quotidien morne).
Le courant du péplum italien est relancé grâce au sous-genre musclé, le carton des Hercule de Pietro Francisci relance la machine après une accélération soudaine des Américains avec le diptyque La Tunique (péplum en latin…) / Les Gladiateurs avec le déjà costaud Victor Mature. La superstar des héros culturistes suivante, Steve Reeves, voit vite l’arrivée de nombreux concurrents dont les plus sérieux sont sûrement Reg Park, Gordon Scott, Kirk Morris, Dan Vadis ou encore…Mark Forest.
De son vrai nom Lorenzo Luis Degni, Marc Forest est né à Brooklyn le 6 janvier 1933. Le culturisme qu’il pratique dès le début de l’adolescence le mène naturellement au cinéma quand Steve Reeves devient l’idole filmée de la charnière fin des années 1950 - début des 60. C’est d’ailleurs « grâce » au refus de celui-ci de tourner un troisième Hercule que notre bonhomme interprètera maintes fois les héros quasi-invincibles en vogue : Hercule (renommé Goliath aux USA), Maciste, le moins connu Arion, encore un homme à qui Hélène de Sparte / Troie n’a pas toujours porté bonheur, mais aussi l’imaginaire roi Kendar qui sera son dernier rôle en 1965.
Cinq ans, onze films, l’homme aura roulé sa bosse avant un revirement à ce jour inédit dans le monde des colosses, la reconversion de Mark Forest en ténor d’opéra, sa passion pour le chant lui fera poursuivre ensuite une longue carrière de coach vocal avant de s’éteindre le lendemain de son quatre-vingt-neuvième anniversaire début 2022.
Repose en paix Maciste, et merci pour tous ces beaux films dont voici une liste :
La Vengeance d'Hercule de Vittorio Cottafavi (1960)
Le Géant de la vallée des rois de Carlo Campogalliani (1960)
Maciste, l'homme le plus fort du monde de Antonio Leonviola (1961)
Maciste contre les géants
Le Retour des titans
Maciste contre les Mongols
Maciste et les cent gladiateurs
Maciste dans l'enfer de Gengis Khan
Hélène, reine de Troie
Hercule contre les fils du soleil de Osvaldo Civirani (1964) (d’où est tirée la photo de l’acteur)
Le Gladiateur magnifique de Alfonso Brescia (1964)
Kindar, prince du désert
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