Chroniques DVD
04
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : ce qu’il se passa après La Tunique

Scénar : le ciel se déchaîne au-dessus de son palais et cela rend César très nerveux mais le pire, c’est que Caligula ne supporte pas l'idée que les chrétiens n’aient pas peur de mourir. On lui explique que leur dieu leur promet la vie éternelle et il n'est pas loin de penser que les disciples du Christ en ont trouvé le secret, peut-être est-ce dû à la tunique remise à un esclave, ne serait-elle pas un artefact d’immortalité pour celui qui la détient ? Demetrius, après tout c'est lui qui a recueilli le vêtement du Christ, se voit confier le rôle de garder la tunique qu’au départ il ne dissimule même pas. Mais quand l'empereur envoie les soldats fouiller les maisons, il se ravise et combat même un romain. Pour sa peine, il écope d'un procès et est condamné à devenir gladiateur. Lui et d’autres sont transférés à l’école dont le propriétaire n'est autre que Claude, l’oncle que Caligula tient à l’œil, comme sa femme Messaline, qu'il soupçonne de comploter contre lui. En essayant de s'enfuir, Demetrius se fait remarquer, il déclare qu'un chrétien ne tuera point mais Messaline l'ajoute au groupe qui combattra le lendemain dans les arènes privées de l'empereur, juste pour voir comment il réagira, ce qu'il choisira entre vivre ou tuer…

Débutant avec une scène censée agir comme une sorte de trait d'union entre La Tunique et Les Gladiateurs (qui furent pourtant tournés en même temps ou presque sur les deux plateaux du studio), le film comme le précédent réunit certains atouts solides du peplum : la musique (dérivée de la précédente) grandiloquente, épique, bruyante avec des chœurs à la pelle, les jolis décors et un bon gros casting, plus axé « tronches » car en plus des survivants Victor Mature, Michael Rennie et Jay Robinson on retrouve avec un plaisir non dissimulé les patibulaires Ernest Borgnine (ZE type qu’il fallait pour diriger une école de gladiateurs !) et William Marshall (impressionnant petit bonhomme de deux mètres blindés de muscles). Aux chouettes combats d’arènes joliment chorégraphiés (contre les tigres, le tournage a dû être simple comme chou), on ajoute une mise en scène assez crédible dans sa façon de restituer la ferveur du public autour du parcours des gladiateurs qui étaient de véritables rockstars lors de l'Antiquité romaine, occasionnant volontiers les soirs de leurs victoires de longs banquets décadents ponctués des apparitions de danseuses délicieusement lascives et exotiques. Le backstage des arènes !

Peut-être que si le film a moins bien marché que son prédécesseur, c’est qu’il joue la carte vénéneuse de Messaline, comme d'habitude montrée comme une vraie garce à la bouche pleine de fiel et de complots, une manipulatrice qui, si elle passe souvent à deux doigts de mourir à cause d'un de ses propres complots, prend un malin plaisir à jouer la tentatrice, spécialement avec un chrétien qui met en avant la pureté (la bonne blague que voilà, on en reparlera mon p’tit père !) mais aussi à faire tourner en bourrique un empereur qui n’a pas vraiment besoin de ça pour montrer une facette légèrement tourmentée. Messaline est dans le même temps un personnage qui peut souffrir quand des sentiments a priori intolérables commencent à encombrer son petit cœur de vipère. Le discours mêlant les éternelles autocritique et autoflagellation des chrétiens gâche d’ailleurs un peu la fête de la jupette mais, heureusement, les italiens vont se charger de montrer du péplum à la mesure de la cruauté de l'époque, faisant de Messaline, Caligula, Attila, Néron et tout un tas d’autres personnages prétendument démoniaques de vrais monstres cinématographiques, qui a dit « youpi » ? Nawakulture pardi !

Bonus : «  Gladiateurs, mythes et réalités  » témoignage de véritables gladiateurs du sud de la France qui ne font pas semblant, contrairement aux escrimeurs qui étaient souvent repérés parmi les acteurs des films, dommage quand même que le documentaire vire un peu à une sorte de reportage pour l'office du tourisme d’Arles, on attendait plus d'histoire et moins de promotion pour les lieux actuels (54’), « Caligula et les chrétiens  » (9’), Notes sur La Tunique et Les Gladiateurs, Spot pub pour un livre sur le Péplum, Bande-annonce. Mais où sont donc Les Gladiateurs par Michel Eloy (15’) ?

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