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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Pas besoin d'être ceinture noire d’étymologie : Rambosploitation = film suiveur du courant initié par les deux premiers Rambo,
le summum étant souvent atteint par les ineffables réalisateurs italiens, toujours prompts à « emprunter » les sujets à la mode en réduisant drastiquement les budgets et, magie, augmentant ainsi proportionnellement leur potentiel à faire rire, souvent à leurs dépens.
Quand les premiers sangs sont versés respectivement en 1982 et 1985, cela fait un bon moment que les italiens rejouent la guerre, particulièrement la seconde, on trouve ainsi des tonnes de films singeant Les Douze salopards et autres 1, les années 80 laisseront la place, box-office oblige, à la guerre du Viêt Nam. Et alors qu'on les pensait bien rangés dans l'armoire à souvenirs avec les sandales du péplum, les muscles reviennent soudain sur les affiches, quitte à y aller fort sur la représentation mais on tient là le cinéma de tous les excès qui consternera les intellos pointant les pseudo-idéologies d’un genre pas vraiment assez fute-fute pour jongler avec des mots. M’enfin, laisser causer ceux qui en ont le temps permet aux autres d'avoir la paix, nan ? La vague s’éteindra en même temps que la location de VHS, un des rares moyens de s'approvisionner en jungle passée au napalm.
Ce livre se propose de retracer cette époque (presque) glorieuse où les têtes de gondole avaient des tronches de marchands de Bis, sur une décennie où les sorties vont pleuvoir sans cesse avec pour figures de proue des affiches souvent dingues et volontiers mensongères, quand elles n'étaient pas carrément à usage multiple, sans oublier pléthores de slogans proprement hilarants. D’ailleurs, avec une couverture pareille, difficile quand on est fan acharné de cinéma populaire de ne pas se jeter sur ce bouquin, un peu comme quand on était tombé sur celui de la Sharksploitation 2, autre sous-genre bucolique et délicat. Pour revenir à la guerre en pellicule, après le succès planétaire du « nouveau » film d'action aux héros musclés et quasi-invincibles, on ne pouvait pas ne pas s'attendre à l'exploitation - c’est le mot - d’un nouveau filon aurifère du côté italien, toujours affriolé par les sirènes américaines, mais pas seulement. Le mouvement va en effet s'avérer mondial et engendrer des flopées de films, du supportable au direct-to-container.
Claude Gaillard revient avec passion et humour sur cette vague explosive et souvent bourrine, seule l'image intéressant vraiment son public le plus jusqu’au-boutiste. Justement très abondamment illustré de pépites graphiques fleurant bon l’ancien temps des bandes magnétiques à louer, le bouquin se lit très vite mais bien, on recommande. Macaroni combat, nous voilà !
160 pages illustrées en couleurs, 24,95 €
ISBN : 9782364806696
P. S. : l’édition collector du bouquin incluait le DVD du film Deadly prey / Ultime combat de David A. Prior (avec Cameron Mitchell, Troy Donahue, Ted Prior, Fritz Matthews, David Campbell, Dawn Abraham, William Zipp, Suzanne Tara…) 1987 ainsi que le CD de sa bande originale (Deadly prey - Original motion picture soundtrack (Cine2Genre - 2018)) !!
1 voir Les Chiens verts du désert, La Légion des damnés, Cinq pour l'enfer, Les 7 bérets rouges, Deux salopards en enfer, Une poignée de salopards...
2 voir Bad requins - L’Histoire de la sharksploitation de Alexis Prevost, Claude Gaillard et Fred Pizzoferrato (Huginn & Munnin - 2018)
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