Chroniques cinema
29
Jui
2016

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l’origine dans La Pieuvre du Midi N°60 - writer's cut]

Le film de la semaine : Django de Etienne Comar (avec Reda Kateb, Cécile de France…) 2016

Genre : bio qui swingue

Scénar : En 1943 dans les Ardennes, les tziganes sont chassés comme du gibier. Pendant ce temps à Paris, Django, « la seule personne que la guerre ne change pas », fait sa diva, picole au soleil et prend son temps avant de monter sur scène alors que la salle est pleine d'officiers de l'armée occupante qui apprécient. Un comble ! Une tournée en Allemagne est même en prévision, qu’on lui demande sans les « débordements de musique de nègre ». Agacé, il n’est pourtant pas si touché que ça, « c’est pas ma guerre » se dit-il, sans se poser de questions. Ce qui ne l'empêche pas de brocarder les occupants. Mais l’assassinat des Ardennes, la disparition de familles entières, les rafles, le danger de sa fameuse tournée et une visite de santé dégradante commencent à lui ouvrir les yeux, il fuit vers la Suisse via Thonon-les-Bains mais le passage vers la liberté s'avère plus compliqué que prévu…

Non, pas de cowboy à cercueil ici, c'est du sieur guitariste Django Reinhardt que l'on cause, et pas seulement de sa musique. Car il se trouve que l'homme a vécu la seconde guerre mondiale de manière particulière et pour son premier film, Etienne Comar livre une très bonne biographie à la bande originale forcément fascinante (souhaitez trouver une place à l'écart, car elle fait swinguer sec sur les sièges) et une belle évocation d’une tragédie dont pas grand monde ne reparle souvent : la déportation des tziganes de France. Car si elle ne fut pas systématique sur le sol de France, plusieurs centaines de personnes ont été envoyées à Auschwitz dont très peu sont revenues, remember le convoi Z de janvier 1944

Pour revenir au film, les scènes musicales sont très bien tournées et font presque toujours illusion quand Reda Kateb « joue ». L'acteur est aussi crédible face au grand dilemme, doit-il comme Piaf ou Trenet à la même époque pousser le bouchon jusqu'à aller jouer en Allemagne ? Lui, un tsigane ?!  Il ne compte en tout cas pas se « discipliner » pour les aryens. On découvre avec cette jolie brochette d'acteurs une histoire assez peu connue du grand public (et qui ne manque pas de suspense) autant que l'est cette belle composition à l'orgue de Reinhardt : le Requiem pour les frères tsiganes en partie disparue et recréée aujourd'hui pour la fin du film.

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