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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre: poliziesco radical
Scénar : à la rencontre du pizzo version brutal : de jeunes malfrats impitoyables et ultra violents menés par « Le Marseillais », un enfoiré de bandit malin et intrépide, sèment la panique chez les commerçants, se promènent avec de quoi tabasser les récalcitrants au racket avec beaucoup de cœur à l’ouvrage. Ils n’ont absolument pas peur des flics, et escampent même carrément le commissaire Nico Palmieri du haut d’une falaise. Une victime accepte de déposer mais on enlève sa fille qui est violée et finit par se suicider, Palmieri se retrouve de plus injustement dessaisi de l’affaire. Déterminé à se venger autant qu’à rendre justice, il va s’occuper du cas des racketteurs avec une petite équipe de cinglés qu’il convainc avant de les faire évader pour la plupart : planquez les meubles !
Sorti la même année que le très beau Keoma du même Enzo G. Castellari, Big racket, livré ici dans sa version intégrale, est un rude trip entre les vigilantes avec Charles Bronson, les néo-polars de Stelvio Massi / Umberto Lenzi / Sergio Martino et les autres, avec évidemment la touche Inspecteur Harry de rigueur, blâmé qu'il est lui aussi par la hiérarchie à cause de ses méthodes un rien expéditives. Il faut dire que les criminels de la bande, « des loups qui veulent faire cracher du sang » et qui se servent du discours anticapitaliste d’alors pour semer le chaos chez les « bourgeois », sont toujours rapidement relâchés, devine-t-on là le constat réac’ d’une déliquescence générale ou un discours accusateur bien vu ? On sent surtout un argument pour séduire un public italien passablement amer à l'époque.
Cette supposée ode nihiliste à la self-défense carnagineuse est l’occasion d’une petite balade dans Rome entre Forum et Colisée (sans Y noundidiou !) où se déroulent assez froidement un carnage de flics, sûrement osé pour l’époque, et des représailles qui ne se montrent pas plus diplomatiques, on ne tue pas impunément le coéquipier de Fabio Testi capito ? On note aussi l’efficacité de la stratégie de la tension avec les envies de lynchage de la foule qu’un simple souffle peut transformer en incendie sur pattes. Même si trafiqué à la loupe déformante typiquement all’italiana, Big racket est à l’image du climat affreux dans lequel il est tourné et se révèle être un des meilleurs films du genre, et se distingue par une bande originale blindée de free jazz / rock bruitiste quasi industriel inquiétante et signée par les inévitables frangins De Angelis.
Bonus : bandes annonces, diaporama et De la grande violence, un entretien avec l'érudit Curd Ridel (35’) qui raconte les vies de Fabio Testi (Les Quatre de l'Apocalypse, Mais qu'avez-vous fait à Solange ?, La Guerre des gangs...), Sal Borgese (qui jouera souvent avec l'innénarrable duo baffeur Terence Hill / Bud Spencer) et des « méchants » de Keoma qui forment une bonne partie du casting de Big Racket.
Plus d’infos là : http://www.artusfilms.com/big-racket
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