Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

margheriti science-fiction film kitsch sixties

Genre : SF à l’arrache mais pionnière

Scénar : le 17 décembre 2116, une fusée décolle pour la galaxie M12. Un bouillant jeune journaliste à son bord, Ray Peterson, est chargé par sa rédaction de raconter le voyage. L’équipage en hibernation que l'ordinateur de bord réveille peu à peu l’accueille assez froidement (on lui fait clairement comprendre qu’il arrive à un très mauvais moment sans lui en dire plus) mais le satellite international Zulu Extra 34 est en vue, trêve de disputes. Pourtant, agacé par ces gens qui ne s’appellent même plus par leur nom mais par des matricules, Ray effectue une sortie sans autorisation mais même s’il sauve par la même occasion un astronaute, le commandant est furieux et exige qu'il demande la permission pour tout ce qu'il fera ensuite, ambiance ! Comme il se trouve que c'est en fait une femme qu’il a sauvée et qu’elle est très séduisante, Ray calme les chevaux. Sauf que l’équipage du vaisseau va se retrouver seul rempart contre l’annihilation de l’humanité quand un pilote disparaît de son poste à bord d’un Alfa 2 qui se dirige droit vers la Terre !

Le réalisateur italien Antonio Margheriti, pas encore Anthony Dawson mais toujours Antony Daisies avant un changement de pseudo salvateur, livre avec ce Vainqueur de l'espace (aussi connu sous le nom de Space Men, son titre original, ou celui de Assignment: Outer Space pour l’international) son premier véritable film qui dévie complètement de son projet précédent, une chouette comédie autour de la passion du football co-réalisée avec Turi Vasile en 1958 1. Là, il se plonge dans la science-fiction et les épopées interstellaires à la mode depuis le milieu des années 1950. Si tous ses efforts prêtent aujourd’hui au moins à sourire, idem pour son scénario totalement invraisemblable, Le Vainqueur de l'espace est tout de même l’un des premiers films transalpins « sérieux » à tâter de la SF et à faire voyager des doudounes dorées sur Mars ou Vénus, quitte à inventer de multiples astuces scénaristiques pour ne pas nécessiter d’effets spéciaux trop compliqués, comme par exemple les effets de la gravitation (merci les bottes !).

Comme Antonio Margheriti s’en trouvera toujours le maître dans la plupart de ses réalisations ultérieures, de jolies maquettes rigolotes sont agitées dans de jolis décors kitsch (il fait même carrément « flotter » le reporter de la fusée au satellite, même pas peur) tout en farcissant les dialogues de termes techniques farfelus. Mais il fallait bien divertir les foules qui se pressaient au cinéma en Italie à cette époque, nul doute qu’il en a même fait rêver. D’ailleurs si on regarde plus attentivement la filmographie del signore Margheriti, on constate qu’il réitèrera dès l’année suivante avec le chouette La Planète des hommes perdus, sans oublier une série de pas moins de quatre films réalisés en 1966-67 initiée par Les Criminels de la galaxie. Au passage, un petit détail qui nous fait tiquer sans forcément y pointer un fait exprès : le pilote Al porte l'immatriculation X 15 et c'est rigolo puisque le film du même titre 2 de Richard Donner (avec Charles Bronson !), lui aussi dirigé la tête vers les étoiles, est sorti l'année suivante aux États-Unis. C’est louche !

1 voir Gambe d'oro de Turi Vasile et Antonio Margheriti (avec Rossella Como, Scilla Gabel, Paolo Ferrari, Rosario Borelli, Memmo Carotenuto, Totò…) 1958, et, comme d’habitude, afin de lire plein d’autres chroniques à l’occasion, clique juste sur les noms en rouge.

2 voir X-15 de Richard Donner (avec David McLean, Charles Bronson, Ralph Taeger…) 1961.

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