Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : horreur gothique

Scénar : Hans von Arnim doit rencontrer le professeur Wahl, sculpteur qui habite le « Moulin des femmes de pierre » comme le nomment les habitants. Brrr… L'ambiance y est bizarre quand il y parvient, car, comme si les bruits rouillés du moulin ne suffisaient pas, celui-ci s'avère être un musée animé terriblement macabre. Hans y vient pour écrire un article sur le « carillon » mais Wahl n'est visiblement pas enchanté par cette visite et le brusque un peu pour qu'il se speede. Elphi, la superbe et étrange fille du professeur, malade et littéralement cloîtrée, semble effrayée, elle l'est beaucoup moins quand elle attire Hans dans ses draps. Mais celui-ci préfère les bras d'une autre qui l'aime depuis toujours. Sens-tu arriver les embrouilles ?

 

Le réalisateur de ce film, Giorgio Ferroni, n’est pas très connu pour des films horrifiques, il a tourné beaucoup de documentaires et s’est plutôt essayé au western (Le Dollar troué est un bon film) ou le peplum (La Guerre de Troie, Hercule contre Moloch, Le Colosse de Rome, Hélène, reine de Troie), il fraiera aussi, comme quasiment tous ses collègues italiens, avec l’espionnage et la guerre… Tirée d'une nouvelle de Pieter van Weigen (en fait un auteur inventé de toutes pièces…), l’histoire pourrait se situer entre Edgar Poe et Frankenstein avec une ambiance intemporelle typiquement gothique, des décors inquiétants (le paysage brumeux, et bien pratique, autour de ce superbe moulin) ou les personnages sacrément morbides du fameux « carillon », par exemple la géniale pendue…). Le fait qu’il ait été filmé en Technicolor, fait assez rare à l’époque dans le genre, ajoute encore en étrangeté.

Niveau casting on a du beau monde : les délicieuses Scilla Gabel et Dany Carrel, ainsi que Pierre Brice (popularisé dans le rôle de Winnetou) et Wolfgang Preiss, d'habitude spécialisé dans les rôles d'officier allemand (dans, pour les plus connus, Le Jour le plus long, Le Train, L'Express du colonel von Ryan, Paris brûle-t-il ?, Anzio, La Légion des damnés, Un pont trop loin ou Ces Garçons qui venaient du Brésil).

Bon, sinon, les « supplices » promis par le titre sont suggérés car quasiment rien de sanglant n'est à noter ici, le climat seul est effrayant, ainsi que le sont les décors (enfin sauf quand on a droit à de la pure maquette de moulin pas discrète), ce jeu trouble entre réalité et hallucination, et l’acteur Herbert A. E. Böhme (acteur beaucoup vu à la télé et…dans un joli paquet de films de propagande nazis pendant la guerre…) qui prend parfois des airs inquiétants à la Bela Lugosi. Ah et puis, franchement, c’est tout de même flippant une poupée qui crame en gros plan ! Un petit classique à découvrir presto !

Bonus : versions anglaise ou italienne de 91’ (contre 86 pour la française), bande-annonce, galerie photo, filmographies et fiche technique.

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