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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : fin d’Iliade bis
Scénar : neuf ans après l'enlèvement d'Hélène, les héros grecs sont aux portes de Troie qui commence à ployer sous le siège après la mort d'Hector. Intra muros, Énée et Pâris sont de notoires rivaux : le premier a le soutien de l'armée et la conviction qu'une femme ne devrait pas précipiter autant d'âmes dans l'abîme mais Pâris a le pouvoir et des partisans qui ne reculeraient devant rien pour le voir le conserver. Ses parents réclamant la dépouille d'Hector condamnée par Achille à être laissée en pâture aux vautours, Priam décide d'aller la chercher malgré le danger mais Énée se joint à lui sans lui laisser le choix de refuser, ce qui aiguillonne l'orgueil de Pâris. Devant cette guerre d’égos qui tue dans l’œuf toute stratégie défensive de la part des Troyens, Ulysse manipule les esprits : en échange d'une trêve que les Troyens demandent aux Achéens, il demande à pouvoir s'emparer d'une grande partie du bois troyen mais dans quel but ?
Giorgio Ferroni est death-y-dément un très bon artisan (voir Le Moulin des supplices), il offre ici avec cette coproduction franco-italienne tournée à Cinecittà un bel exemple de film avec des méchants très méchants et des gentils très gentils dans la plus grande tradition, tous les ingrédients sont là pour faire de ce film un péplum de très bonne facture : d'immenses décors dont une jolie cité fortifiée que l'on devine construite avec des matériaux loin de la pierre, des tonnes de figurants et de chevaux, de la musique grandiloquente incessante, un soin des couleurs remarquable et quelques images de cauchemar (l’amoncellement de corps) dignes de tableaux romantiques ou préraphaélites, voire caravagesques. Un grand classicisme donc mais livré avec une efficacité proportionnelle : on a de l'action quasiment jusqu'au bout, pas trop de moments romantico-gnagna, quelques morts acrobatiques assez drôles et quelques occasions pour les musclés de prouver leur valeur au combat, par exemple un combat des chefs en quadrige épique.
Et les acteurs dans tout ça ? Steve Reeves (Les Travaux d'Hercule, La Terreur des barbares, Les Derniers jours de Pompéi, Romulus et Rémus…) n’est décidément pas un mauvais acteur en plus d'être un athlète accompli, il joue son rôle avec talent et conviction, et il en faut pour se retrouver face à la première mission commando de l'histoire mais comme le déclare Priam, « ce n'est pas la prudence qui fait passer les peuples à la postérité », Énée saura se montrer digne d’un tel adage. Autour de lui, les belles Juliette Mayniel (Un couple, Les Yeux sans visage, Landru, Terreur sur la lagune…), Edy Vessel (Le Voleur de Bagdad…) et Lidia Alfonsi (Capitaine Morgan, Les Trois visages de la peur, Le Dernier face à face…), mais aussi John Drew Barrymore (Les Cavaliers du crépuscule, La Vallée du solitaire…) et le vétéran Mimmo Palmara, offrent tous un bon jeu d’acteurs, de quoi redécouvrir ce chouette film, n'hésitez pas !
Bonus : ryenditou, même pas la version originale, dommage, mais chouette collection quand même…
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