Chroniques DVD
04
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: naissance tonitruante du western all'italiana

Scénar: Remake presque parfait du Yojimbo de Kurosawa 

Première collaboration du trio Leone / Morricone / Eastwood (et apparition immédiate du western connement appelé spaghetti, au même titre par exemple que le rock allemand qui se trimballera la même malédiction avec le terme kraut-rock…)

Immédiat aussi est l'établissement des règles qui perdureront jusqu'à nos jours : géniale galerie de salopards et d'yeux superbes, souvent d'azur, des dialogues cultes mémorisables au premier coup et ponctués de silences éloquents, un usage ultra efficace de la musique, une violence de l'image pimentée au sadisme à l'italienne que l'on connaît déjà chez le péplum qui death-y-dément préfigure le western italien, et surtout, gloire à Satan, la morale à la manque des westerns zamerloques, y en pô !

L'Homme sans nom, le nouveau anti-héros Clint, a la gueule de l'emploi : charognard malin au regard perçant, cigare au bec, machiavélique et âpre au gain, il distille même de sages conseils qui promettent toujours une bonne fiesta: « Amusez-vous les gars, et n'oubliez pas que la vie est courte…» Les Baxter contre les Rodos et le futur Blondin « au beau milieu », ça promet de toute façon un bien joli carnage pas vrai ?

On notera les détails chouettos : malgré les efforts des psychopathes (quel fabuleux Gian Maria Volontè !!), les sulfateuses, sûrement membres de la SPA, tuent les enfoirés de yankees mais pas les chevaux, le fossile Bardot doit apprécier, les plans pleins de poésie sur des corps en flammes, la mort théâtralisée, parfois à la japonaise d'ailleurs... Une vraie fresque infernale et séduisante à la fois, même parfois une sorte de Bosch qui bougerait et crierait son bonheur dans le crime.

Clint Eastwood explose enfin après des années de figuration dans d'atroces nanars et autres galères, Leone signe enfin un film personnel, le premier d'une longue série après des péplums de commande à l'affiche desquels il ne figure qu'à de rares exceptions près (Voir le Colosse de Rhodes), Morricone quant à lui suit le même chemin, décollage immédiat pour tout le monde malgré une presse pas tendre : n'est-ce pas là LE signe de l'éclosion d'un grand film ?!

 © GEDΩ- 17/03 2014

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