Chroniques DVD
20
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

ruggero deodato science fiction bis film

Genre : les punks sans chiens attaquent

 

Scénar : le bateau de Mike, Mohammed et Manuel, trois amis en M de Miami est survolé avec insistance par un hélicoptère, forcément celui d’un nommé Cook, mais l’aéronef a d’autres choses à faire que d’espionner les marins et leur besoin de faire des phrases. L’hélico rejoint en effet une plateforme et dépose, « affaire d'État » oblige, une spécialiste des dialectes anciens pas contente du tout d'avoir été presque kidnappée. Elle est chargée de tenter de déchiffrer une tablette trouvée à 2000 mètres de fond, un truc daté soi-disant de plus de 12000 ans. Peu de temps après elle déclare après analyse la tablette comme inestimable, elle raconte carrément l’histoire de l'Atlantide et du même coup la rend authentique. Deux ans avant, un sous-marin nucléaire soviétique s’était échoué là et quand ils veulent le faire remonter, crac, interférence, tout système électronique pète pendant qu'en surface survient une horde de bandits punkoïdes sanguinaires. Nos trois types font face à une tempête et arrivent sur une île couverte d'un dôme transparent, ils y retrouvent des naufragés dont une vieille connaissance, Cook le pilote mais aussi la chercheuse. Sans raison apparente, Manuel pète un câble quand les autres accostent, ah il a bien caché son jeu le Manuel !

Introduits par de la pop synthétique pouêt-pouêt dont les frangins Guido et Maurizio De Angelis avaient le secret, Les Prédateurs du futur - titre le plus connu des loueurs de VHS parmi tant d’autres - offre à l'amateur une curieuse tambouille qui permet un temps de faire oublier les frasques judiciaires de signor Deodato, rapport à un Cannibal Holocaust 1 un poil voyant en ce qui concerne les excès filmiques. Soit ! Bienvenue donc dans un univers étrange et futur (« 1994 », mazette !) qui confronte la science-fiction, l'horreur (simplement visuelle), l’action, l’humour, un zeste de dystopie et du mystère (Atlantide, ou ZE sujet inévitable) à des séquences plus « classiques » : des bandits qui tournent en pétrolette comme les crétins du village, les flingues et la déco Mad Max II en plus, faisant pétarader leurs engins ridicules devant le lieu assiégé comme à Rio Bravo ou pendant l’Assaut de John Carpenter, les clins d’œil vont même jusqu’à l’auto-citation avec ce piège acéré digne du film de jungle, on citera tant qu’à y être L’Épreuve de force pour cette attaque à l'autobus que les autres crétins crétus laissent passer comme des glands (au passage, pour des gens du futur, ils ont choisi de bien vieilles chignoles et un armement vraiment rudimentaire, la nostalgie ?!).

Pour l’histoire et les personnages, tout commence comme une blague : un noir (fraîchement converti à l’Islam), un blanc et un latino sont sur un bateau, et les trois tombent à l’eau, subissent des images de tempête Harpic passées au ralenti et des écroulements de maquettes avant de pouvoir enfin échanger des allusions à leur passé au Viet Nam avec un langage volontiers imagé. Mais voilà, une jolie tablette à tête de mort, annoncée par une succession d'illustrations précolombiennes, vient mettre la zone. La charmante savante est la cible d’Atlantes, les Interceptors (tiens donc…) dont le chef passe son temps à se frapper la paume de la main avec sa schlague tout en donnant des ordres muets. Son épais casque transparent ne permet peut-être pas la transmission directe ? Quand ils meurent, ses hommes eux poussent des cris reverbrouillés (c’est un concept), les décideurs atlantes sont quant à eux flouillés (idem). Mais tout ça, les acteurs y croient-ils ? On n’en est pas toujours sûr mais c’est toujours une joie que de croiser Christopher Connelly, Georges Hilton (même grisonnant), Ivan Rassimov ou même le futur grand réalisateur Michele Soavi, ici acteur. Tourné aux Philippines où Deodato avait ses entrées, ce film est un festival de n’importe quoi, mais un classique quand même !

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