Chroniques DVD
15
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

zinnemann fox tueur oas gaulle film

Genre : Jackal by Fox

Scénar : ulcérés par la promesse faite par le général de Gaulle à l'Algérie d’obtenir une indépendance officiellement actée le 5 juillet 1962, l’Organisation de l’armée secrète, plus connue sous le nom d’OAS, jure même de lui faire payer le prix fort, celui de sa vie. Après plusieurs échecs dont celui de l’attentat du Petit-Clamart et la condamnation à mort du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, l’organisation aux abois décide en 1963 d'employer un tueur étranger car les signalements de chacun des principaux membres du groupuscule sont désormais bien connus des services de renseignement français, classés parmi les plus efficaces au monde. Un anglais est choisi, même s'il demande une somme astronomique, l’ingénieux et impitoyable « Chacal » qui les pousse à commettre des braquages pour trouver les fonds de son salaire. Une fois assuré que l’argent est déposé, il prend le temps de se documenter sur sa cible, se bricole minutieusement une identité, se fait fabriquer une arme, pendant qu’une membre de L’OAS est chargée de séduire un cadre de l’Élysée et de lui soutirer des informations. Mais pendant ce temps-là, les services secrets français n'hésitent pas à enlever et torturer un agent de l’OAS pour savoir ce qu'elle prépare…

Peut-être un trop longue (plus de deux heures quinze au compteur tout de même), cette coproduction anglo-française propose l’adaptation du célèbre roman éponyme de Frederick Forsyth (dont une jolie partie des livres à été portée à l’écran, voir par exemple Le Dossier ODESSA de Ronald Neame en 1974 ou Les Chiens de guerre de John Irvin en 1980). Ce polar sec et tendu à l'ancienne bénéficie d’un suspense maintenu jusqu'au bout dans le décor d’une France gaullienne typiquement martiale et bureaucratique, agrémentée bien heavy-demment du folklore des bérets, des DS, des deudeuches, des estafettes et des éternels accordéons pour illustrer le « climat » français digne d’une image d’Épinal. Ah, petite parenthèse, que diraient-ils aujourd'hui, ces touristes anglais ou « danois » si on leur diffusait une voix vocodée ridicule d’un des « maîtres » « rappeurs » (oui, là aussi les guillemets sont obligatoires tant la culture rap doit / devrait se sentir offensée) ?! Pour reparler du pays, la culture française pour les papiers, les notes, les dossiers et les fiches se voit presque célébrée (et elle dure encore malgré la numérisation générale !) car l’enquête de ses fonctionnaires progresse plutôt rapidement des siècles avant les facilités d’internet.

On ne fait que deviner le général de Gaulle, incarné par un grand type grisonnant vu de loin puisque l'original est totalement inimitable, par contre on peut reconnaître une ribambelle de « gueules » du polar français (l’impeccable Michael Lonsdale, Jean Sorel, Jacques François, Michel Auclair, Jean Martin, Bernard Musson et même un jeune Philippe Léotard…) autour de l’excellent acteur britannique Edward Fox, type même de l’homme flegmatique allant de pair avec un personnage plein de ressources, c’est le moins que l'on puisse dire, que rien ne semble pouvoir arrêter quand la mission est verrouillée. Reste quelques anachronismes et autres invraisemblances (comme cette rencontre à la Tea for two dans aux Bains-Douches qui bat tous les records) mais franchement on trouve plus de bons points que de mauvais dans ce petit classique du cinéma entre polar antiterroriste, histoire et thriller. On ne sait pas dans quelles circonstances ont été filmées les images de la place de l'Etoile, de la foule de spectateurs et du défilé militaire mais c’est du joli travail, très professionnel comme quasiment tout le reste du film peut en témoigner. Et on n’oublie pas de faire attention à la chouette musique de Georges Delerue, merci d’avance !

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