Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

western spaghetti eurowestern artus

Genre : western all’italiana

Scénar : à cette époque, on balance les resquilleurs des trains en marche et on garde leur selle comme paiement. Mais on subit aussi fréquemment des attaques de bandits, encore plus facilement s’il on a un complice à bord. A bord aussi Richard Martin, un tireur d'élite avec qui Billy Kane, qui vient d’ordonner que les passagers soient massacrés (le sinistre monsieur ne laisse jamais de témoins), a un vieux compte à régler. Kane inflige de jolis stigmates tout neufs à Martin en lui trouant les mains au pistolet. Par la force des choses, Martin devient ensuite un artiste ambulant présentant des numéros de tir d'un jeune qu'il a formé. Mais quand un jour on tue son acolyte, il tente de le venger et se retrouve rapidement impuissant à cause de la souffrance que lui infligent ses mains mutilées. Heureusement, un jeune blondinet s'interpose, Martin finit par l'engager et l'initier au tir de précision. L'élève devient bientôt très doué et le maître le destine en fait à tuer son ennemi mortel dont il retrouve finalement la piste.

Premier long-métrage de fiction de Massimo Dallamano 1 (sous le nom de Max Dillman) après un documentaire en 1959, Bandidos est un très, très bon film en général : scénario à rebondissements où suspense et action ne manquent pas, joli casting et surtout un vrai sens de la photographie que Dallamano a déjà prouvé maintes fois par le passé - depuis le milieu des années 1940 ! - en travaillant avec par exemple Sergio Leone sur les deux premiers volets de la trilogie des dollars 2 mais aussi avec Michel Deville, Fernando Cerchio ou Viktor Tourjansky.

 

Massimo Dallamano montre comme chacun de ses collègues que les italiens sont toujours inventifs dans la cruauté, il n’y a qu’à voir cette scène du jeu de cartes avec la tremblote en échange de quoi manger, ou cette vision du résultat du massacre mis en musique avec une jolie ballade (Egisto Macchi livre au passage une bande originale remarquable et tonique) qui s’achève d’ailleurs sur un véritable tableau de maître : ce couple assassiné avec des coquelicots rouge sang à la jonction de leurs mains qui se touchent presque… En parlant de tableau, le réalisateur fait même référence à La Mort de Sardanapale, roi dont le souhait fut de tuer des filles pour l'accompagner dans sa propre mort, encore un type sympathique comme tout.

 

Enrico Maria Salerno, très grande star en Italie, tourne là son premier western et interprète avec talent un personnage torturé aux facettes multiples et Venantino Venantini, le dernier des Tontons flingueurs encore en vie (mais qui a joué un nombre incalculable de fois avec Georges Lautner, ne le limitez donc pas à ce film !) joue lui un beau salopard qui a encore sa place dans un pays death-y-dément sans foi ni loi. Chouettes acteurs aussi que Marco Guglielmi (Attila fléau de Dieu, Le Moulin des supplices, Saludos, hombre, Le Cynique, l'infâme, le violent…) et Terry Jenkins (lui ne fera qu'un seul film de plus mais avec quand même Clint Eastwood et Lee MarvinLa Kermesse de l'Ouest !).

Bonus : bandes-annonces de la collection, diaporama et « Tu meurs, mais je reste en vie » (entretien avec Curd Ridel).

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/western-europeen/bandidos-44

1 voir aussi Mais qu'avez-vous fait à Solange ? de Massimo Dallamano (avec Fabio Testi, Karin Baal…) 1972 et La Lame infernale de Massimo Dallamano (avec Claudio Cassinelli, Giovanna Ralli...) 1974.

2 voir Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Gian Maria Volonte...) 1964 et Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef...) 1965.

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