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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : Hutch contre Nosferatu
Scénar : Salem’s Lot dans le Maine, une drôle de petite ville aux détails étranges, surtout dans la boutique d’un certain Straker, fondé de pouvoirs d’un certain Barlow, qui s'apprête à ouvrir son commerce d’objets rares. L’écrivain Ben Mears arrive lui aussi en ville et rôde aussitôt à proximité d'une baraque à l'aspect peu accueillant, Marsten House, qui se trouve être louée par Straker. Il s’installe dans une pension et rencontre une jeune et jolie femme, Susan Norton, la professeure de dessin de l'école qui par le plus grand des hasards est en train de lire un de ses livres ! Mears, jeune veuf, l'invite à dîner mais ne perd pas de vue la baraque au point que l’ombrageux Straker le repère. Celui envoie dans le même temps un camion chercher un vieux meuble emballé dans une grande caisse que les livreurs devront mettre sous clé dans la cave mais ces crétins n’ont pas suivi les ordres à la lettre et d’un coup, la bourgade est le lieu de beaucoup d'animation macabre : un enfant disparaît puis réapparaît…changé, un adultère est surpris, la tension monte un peu partout et les soupçons se portent sur les derniers arrivés : Straker, le très dicret Barlow…et Ben Mears ! « Pas si tranquille cette petite ville », où tout le monde se connaît, où les couples se trompent, où les légendes courent et où bientôt la fatigue s’installe pendant que le sang lui détale.
Puisqu'il se fait virer de la production du film The Dark après seulement trois jours de tournage (le film sera finalement réalisé par John Cardos), Tobe Hooper se tourne vers la télévision et réalise cette adaptation d'un des premiers récits signés Stephen King, Salem, qui devait échoir à George A. Romero qui déclare forfait devant l'ampleur du travail. Le format en deux parties permettant de raconter plus en détails l'histoire touffue d'origine, Les Vampires de Salem se tient plutôt bien pour un téléfilm, d’abord en raison d’un casting de choix : David Soul, célébrissime compère de Paul Michael Glaser dans Starsky et Hutch, joue ici l’enquêteur / Cassandre / suspect sûr que toute l’histoire est reliée à la Marsten House, jadis théâtre d’un sanglant massacre, et reprend contact avec son ancien professeur du village incarné par Lew Ayres, surtout connu pour son rôle du docteur James Kildare dans une série de films hospitaliers démarrée à la fin des années 1930. James Mason est comme souvent impeccable quand il campe des salopards glaçants (quelle affreuse moustache tout de même !), on croise aussi l’excellent Geoffrey Lewis, Elisha Cook Jr, Kenneth McMillan et, soleil pour la fin, Bonnie Bedelia (plus tard dans Piège de cristal, 58 minutes pour vivre, Présumé innocent ou, tiens, tiens, Le Bazaar de l'épouvante).
Ce même roman de Stephen King (adapté au cinéma en 1993) ne sera pas sans rappeler Salem’s Lot et ses vampires avec son histoire d’antiquaire chelou. Mais revenons à nos êtres démoniaques qui font réagir l'eau bénite en la faisant briller (ha !), Nosferatu est bien sûr dans la place (avec un masque pas très joli joli, et bleu avec ça !) mais ce n’est pour autant que l’on trouvera énormément d'horreur pure et dure sur ces trois heures de programme (!) mais plutôt une série d’images marquantes (le cadet à la très sale gueule qui vole face a la fenêtre de l’ainé par exemple, ou l’hilarante et culte séquence du crucifix bricolé avec les bâtons pour faire tirer la langue chez le médecin). On ajoute la très chouette musique qui n'inspire que méfiance et peur à l’innocent spectateur, des effets spéciaux plutôt rigolos, des décors parfois très réussis (la cave !), on note aussi qu’en bon téléfilm, la mini-série / le diptyque a eu droit à une sorte de découpage de façon à pouvoir caser les pages de pub, détail tout à fait essentiel dans un pays qui ne supporterait peut-être pas un film sans trois ou quatre pauses récréatives. Rien de bouleversant dans une filmographie comprenant quand même Massacre à la tronçonneuse et Le Crocodile de la Mort mais on ne passe pas un mauvais moment, et puis Stephen King = visionnage obligatoire, juste pour savoir.
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