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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : sous la nouvelle plage restait un vieux pavé
Scénar : « 35 heures, pas de chômeurs ! » Dès sa descente de bateau après dix ans d'exil, Michel Rayan se retrouve embringué dans une baston avec les flics à cause d'une manif’. Des années plus tôt, Rayan a fait du jeune Serge un révolutionnaire et il était justement rentré pour le mettre en garde quand celui-ci meurt. La belle Francine, sa compagne, embarque « malgré lui » Rayan et continue la lutte mais s’attaquer à un député du puissant parti majoritaire s’avère dangereux, d’autant qu’il y a comme toujours collusion entre police et service d'ordre du Parti, et même que l’Église, ô surprise, surveille tout ça de très près.
Jean-Pierre Mocky achève sa trilogie révolutionnaire après les excellents Solo et L’Albatros avec ce Piège à cons, dans une ambiance de grève et de manifestations dix ans après 1968, on sait bien que l’utopie a fait long feu, les magouilles à haut niveau (comme dans Un linceul n’a pas de poches) ont toujours lieu et côté guerriers c’est aussi une certaine désillusion : le vieux réseau d'activistes semble désormais cantonné aux pétitions, les nouveaux candidats à la rébellion sont quelque part les emmerdeurs de demain (fumer pollue blablabla… Déjà !), ce n’est peut-être pas pour rien que Mocky rendosse le perf’ de La Tête contre les murs à un moment, il a y de quoi devenir dingue en ce monde ! Après tout, qui « est assez con pour vivre heureux », HEIN ?
Dans ce film qui sera un succès, toute la tribu ou presque est là : Gérard Hoffman (a la gueule de l'emploi, crâne rasé pour un chef de service de l'ordre, c’est la classe !), Jacques Legras (sans moustache et sûrement dans son premier rôle dramatique ?!), Dominique Zardi, Antoine Mayor, Jean Abeillé, Henri Attal…mais aussi Jean-Pierre Mocky lui-même dans le rôle de Rayan, comme dans les deux autres films qui aspiraient à montrer la volonté de changement, politique ou pas, de tout une partie de la jeunesse. Un autre très chouette film en vérité, romantique en diable, on devrait même se regarder les trois volets du triptyque d’affilée comme ça, en s’ajoutant, gourmands, le fameux Linceul pour enfoncer le clou.
La phrase du film : « Ici l'action révolutionnaire maximum c'est passer du pastis à la douane. »
La prémonition du film : « Aux chiottes l'arbitre ! » crie un groupe à un moment, ça ne vous rappelle rien ? À suivre !
Bonus : bande annonce, interview de Mocky (7’), galerie photos / presse.
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