Chroniques DVD
10
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

luciano ercoli giallo film Dagmar Lassander

Genre : rage against the machination

Scénar : Minou a réfléchi : fini les clopes et l'alcool, fini les excès, elle se promet de faire comme si elle était tombée amoureuse d'un autre homme et de demander le divorce, juste pour déclencher une scène. Les femmes ont parfois des façons de provoquer l'amour qui dépassent l'entendement mais après tout, l'homme n'a qu'à rester plus près ! Ses promesses de sobriété ne tiennent pas (qui n’a pas dit « demain j’arrête » ?) et la déesse se balade au bord de la plage quand un motard lui tourne autour en brandissant un bâton et un couteau, accuse son mari d'être un meurtrier... Elle parvient à joindre son mari qui finit par arriver mais elle a beau lui expliquer la peur qu'elle a ressentie, il fait comme si rien de particulier n’était arrivé. Par ailleurs, pendant qu'elle n’était pas là, un homme qu'elle connaissait a été tué et elle sent que quelque chose cloche dans cette histoire, se rappelle les mots de son agresseur et voit son mari plutôt content car il devait beaucoup l'argent à la victime. L’agresseur devient maître chanteur et semble se foutre éperdument des dollars de la fille. Il instaure à la place un jeu de domination auquel elle va devoir se soumettre.

Stop, arrêtez tout, on s’en fout du film, c’est juste un prétexte pour parler de l’actrice tchèque Dagmar Lassander qui est une divinité coiffée de cheveux de feu de rêve, et tant pis si la demoiselle est outrageusement maquillée dans sa baignoire à un moment, la jupe mini et les grandes bottes comme celles d’Emma Peel (aaaaagh…) ont ensuite de quoi mettre le spectateur cul par-dessus tête. Mais, la question mérite d’être posée, comment peut-on s'affubler d'une saloperie de perruque blonde, plus précisément d’un caniche blond, quand on a une chevelure flamboyante telle que celle-ci ? On note aussi qu’on peut « être » un personnage adorable et jeter des saloperies à la mer, on ne dit pas bravo là non plus. Et le mari, interprété par Pier Paolo Capponi, ne se distingue pas non plus par le respect dû aux choses de la vie : nom de dieu le sagouin balance des glaçons dans le Chivas, non mais ça va bien oui, pour une fois qu’on échappe au J&B ?! Hein ?! Ah, et puis dans le genre, le maître chanteur préfigure un personnage qui naîtra deux ans plus tard : Krug Stillo, le sadique fouteur de merde du mythique La Dernière maison sur la gauche.

Pour redevenir sérieux quelques secondes (point trop n’en faut !), cette coproduction italo-espagnole est une grande et belle surprise d’autant que c’est le premier film de Luciano Ercoli (qui en effectuera également le montage) ! Et on tient en effet là un sacré giallo, sulfureux à souhait, où faux-semblants et suspense s’entremêlent (Ernesto Gastaldi est évidemment de la partie, entre autres) sur fond d’une très chouette musique parfois pré-disco (la scène de la boîte de nuit) qui fait corps avec le film, signée Ennio Morricone et conduite par le compère Bruno Nicolai. Les séquences sont très bien filmées et très bien mises en scène, le scénario certes classique fonctionne super bien, les acteurs sont crédibles (Nieves Navarro / Dominique est particulièrement douée dans le costume - souvent très léger - d’une femme libre à qui rien ne semble interdit du moment qu’elle prend son pied), on n’oublie pas en chemin un joli travail de décoration parfois macabre. Bref, on ne trouve pas grand chose à reprocher à un film qui picole sec mais qui pose une question cruciale : jusqu’où peut-on aller par amour ? Prenez une feuille, vous avez quatre heures !

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