Chroniques DVD
17
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : sommet de l’horreur bis

Scénar : en 1927 en Louisiane, des hommes en barques et en bagnoles encerclent un hôtel et massacrent le peintre Schweick à coup de chaînes avant de le clouer au mur et le cramer à la chaux vive. Au même endroit en 1981, Lisa hérite de l'hôtel mais un des ouvriers se blesse gravement sur le chantier de rénovation quand d'étranges yeux blancs l'ont observé. Des phénomènes chelous se multiplient en relation avec la chambre qu'occupait le peintre (la 36, pour 3 x 6 ou 6 + 6 + 6 ?). D’ailleurs on conseille à Lisa de ne jamais y entrer, mais, bien sûr, elle s'y rend quand même ! Aïe ! Au même moment, le plombier casse une cloison pour réparer et trouve la mort. Rhâ et puis que font donc cette aveugle et son chien au milieu de la route alors qu'aucun aveugle ne semble habiter dans un coin où tout le monde se connaît ? Ces apparitions préviennent en tout cas Lisa de partir au plus vite… Mais quand des cadavres reviennent soudain à la vie, le retour est toujours un peu compromis.

Nom de dieu quel film que ce Fulci que l’on place forcément dans le trio de tête de nos préférés (avec Beatrice Cenci et Le Temps du massacre ?), et quelle histoire que ce « Seven doors hotel » 1 malencontreusement construit sur une des sept portes de l'enfer, qui évoque avec sa sale trogne Amityville 2 mais qui rappelle aussi le syndrôme maison hantée à la Shining, un début qui rappelle la fin de Frankenstein 3 avec ces paysans furax munis de torches ainsi qu’un truc très lovecraftien (Eibon, ce livre de prophéties transmises depuis quatre mille ans est plutôt nécronomiconesque). Sacré casting aussi, de l’effrayant Antoine Saint-John (Il était une fois la révolution, Maintenant, on l'appelle Plata, Mon nom est Personne, Folle à tuer…) à Catriona MacColl (déjà dans Frayeurs puis de retour dans La Maison près du cimetière) en passant par David Warbeck (Les Sévices de Dracula, Il était une fois la révolution, Le Chat noir, Les Aventuriers du cobra d'or…) ou Al Cliver (L'Enfer des zombies, Mondo cannibale, Le Gladiateur du futur, 2072, Les Mercenaires du futur…).

L’Au-delà, c’est aussi la musique fascinante de Fabio Frizzi qui livre un inoubliable et subtil mélange entre synthétique et organique, des effets gore au maximum (prévoyez énucléation, attaque à l’acide, hallucination sanglante…), de vraies sales bêtes (clébard dingue, araignées velues et voraces…), des lentilles d'aveugles fictifs incroyables et des frontières très floues entre réalité et…au-delà. Sûrement le plus poétique (dans la forme) des films du réalisateur, L’Au-delà occasionne de vrais frissons trente-cinq ans après sa sortie. Formant une sorte de trilogie avec L'Enfer des zombies et Frayeurs, L’Au-delà est clairement le point culminant de la carrière d’un Lucio Fulci réellement excellent.

Marrant que dans les multiples bonus tout le monde semble avoir aimé et avoir été aimé de Fulci mais que dans le même temps personne (à part peut-être les monteurs) ne puisse réellement s'empêcher de critiquer son « ami », comme souvent dans les interviews des réalisateurs et des équipes italiennes où les rivalités apparaissent souvent clairement, Dardano Sacchetti va même jusqu'à dire - sûrement pas méchamment - que Fulci était « un adorable salaud ». Le scénariste rappelle aussi à l’occasion que les années de plomb et la peur qui les accompagne font baisser petit à petit une production italienne habituellement effrénée car les gens n’ont plus le cœur à aller au cinéma en 1979, année de l'assassinat d'Aldo Moro, très peu de films auraient été produit et celui-ci, ouf, marchera bien !

Bonus : filmographies, fiche technique, trois documentaires signés Daniel Gouyette (pour un total de plus de quatre-vingt-dix minutes (avec les interventions d'innombrables proches et spécialistes de Fulci) ainsi qu'une analyse du film par Paolo Albiero, biographe du Tonton Lucio.

1 paf,  mange-toi ça dans les feuilles ! ==>

2 voir Amityville - La Maison du Diable de Stuart Rosenberg (avec James Brolin, Margot Kidder…) 1979 et, tant qu'à y être Amityville II de Damiano Damiani (avec Burt Young, James Olson…) 1982.

3 voir Frankenstein de James Whale (Avec Boris Karloff, Colin Clive...) 1931.

Post-scriptum : Lucio Fulci fait partie de nos réalisateurs préférés, y a donc de quoi lire sur Nawakulture, regarde juste là https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=lucio%20fulci&searchphrase=all.

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