Chroniques DVD
04
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : adaptation à la Disney

Scénar : des bateaux sont attaqués par une force mystérieuse qui s’avère artificielle : le Nautilus, sous-marin commandé par le capitaine Némo. Puisque personne ne veut plus prendre la mer, le harponneur Ned Land se dit prêt à affronter ce que l’on croit encore être un monstre marin, ça tombe bien car le professeur Arronax et son domestique Conseil sont coincés sur place à cause des évènements : ils sont invités par le gouvernement américain à aller enquêter un peu sur ce « monstre » et en échange à être déposé à destination, en Asie. Ned Land est de la partie, bien sûr. Après trois mois de navigation, le capitaine abandonne la mission mais c’est à ce moment même que le bateau est à son tour attaqué et, malgré un puissant armement, détruit avec son équipage. Land, Arronax et Conseil sont recueillis par le submersible du capitaine Némo, ou plutôt faits prisonniers. Mais les trois, Land en tête, jurent de s’échapper à la première occasion malgré les merveilles qu’ils vont découvrir sous les mers.

Après deux adaptations cinématographiques muettes du roman 1 au début du XXème siècle 2, Walt Disney présente la sienne avec Richard Fleisher 3 aux commandes et une pluie de stars sous ses ordres : Kirk Douglas, qui en fait des tonnes comme d’habitude en bagarreur coureur de jupons à la chevelure écarlate qui n’hésite pas à empoigner une guitare si ça lui chante, James Mason, très grand en démiurge des mers, Peter Lorre, Paul Lukas… Premier film en prise de vue réelle de chez Disney, 20 000 lieues sous les mers est nanti d’un gros budget et d’une promotion à la mesure du projet, il a dû lancer des vocations chez les amateurs des océans avec de très belles images d’animaux de mer juste avant Le Monde du silence qui sortira en 1956.

Aujourd’hui forcément un peu vieilli, ce film a dû donner des sensations incroyables aux spectateurs des salles obscures au moyen d’effets spéciaux impresssionants pour les Fifties (le Nautilus a une super tronche !) et des scènes excellentes comme les funérailles sous-marines, la partie de chasse sous l’eau, l’attaque du requin, les inoubliables parties d’orgue que piquera forcément André Hunebelle dix ans plus tard pour son Fantômas, la scène du calmar géant absolument géniale ou encore cette explosion énorme en forme de champignon qui rappelle clairement dans quel climat géopolitique le film est tourné.

Par rapport à l’original, beaucoup de détails sont omis (par exemple la langue secrète de l’équipage ainsi que de nombreuses scènes dispensables, sans parler des innombrables renseignements scientifiques dont Verne ponctue systématiquement ses récits 4), il fallait bien ça pour condenser deux volumes, mais on trouve des ajouts aussi comme l’otarie, prétexte de nombre de gags. Un très grand film familial, très steampunk dans la forme et bourré d’action et de bonne humeur malgré un message somme toute assez sombre.

Bonus : documentaires « Jules Verne et Walt Disney : Explorateurs de l’imaginaire » (16’), « Monstres des profondeurs » (7’) raconté par Kirk Douglas puis Peter Lorre, « Le Calamar géant, un vrai monstre » (7’), « Trésors perdus » (séquences originales rejetées de l’attaque du poulpe, ici en 16 mm, 3’) et « Visite du Nautilus » (avec plan et reconstitution 3D, 5’).

1 voir 20.000 lieues sous les mers de Jules Verne (Hachette - 1954).

2 La première est celle de Georges Méliès, voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=6_SyjUDnIxs.

3 on a déjà parlé de Richard Fleischer, voir Soleil vert de Richard Fleischer (avec Charlton Heston, Leigh Taylor-Young…) 1973, Conan - L'Intégrale de la saga (avec Arnold Schwartzenegger...) 1982-1984.

4 et on en a plein en rayon, agad' Cinq semaines en ballonVoyage au centre de la terreDe la Terre à la Lune, Les Indes noires.

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