Chroniques DVD
15
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : jidai geki

Scénar : au Japon du XVIème siècle, un voleur échappe au haritsuke (crucifiement) car il est le sosie parfait du chef du clan Takeda, Shingen, qui mène au même moment la guerre contre les puissants Tokugawa. Il est épargné pour servir de doublure éventuelle mais quand la nouvelle de la mort imminente du chef survient, celui-ci ordonne juste avant son dernier souffle que le secret de sa fin soit gardé trois ans. Même si « ce n'est pas facile de disparaître pour devenir un autre », son double le voleur, le kagemusha, entre en jeu malgré une grande réticence. Malgré la fureur du fils Takeda et la méfiance de l’ennemi, le kagemusha le comprendra avec le temps, « l’ombre d’un homme ne peut jamais abandonner cet homme »…

C’est ce que l’on appelle une énorme fresque de reconstitution (quasiment) historique : trois heures d'images d’innombrables figurants, d’époustouflantes scènes de bataille avec toutes ces couleurs et l'ordre de marche des armées ! Et ce long défilé de soldats à contre-jour magnifique ! Bien plus théâtral et contemplatif, beaucoup moins animé que les autres Kurosawa où le sabre tient un rôle prépondérant (voir Les Sept samouraïs, Le Garde du corps et Sanjuro) Kagemusha, produit par le duo de choc George Lucas / Francis Ford Coppola, vaudra à son auteur la palme d’or (1980) et le César du film étranger (1981) entre autres distinctions.

Et le mérite en revient également à la formidable interprétation de Tatsuya Nakadai, grand habitué du cinéma de Kurosawa (il a joué dans tous les films cités plus haut), acteur au regard génial - qui rappelle celui de Rod Steiger dans Il était une fois la révolution - très touchant dans ce rôle de cet homme enchaîné à un destin pathétique. On ajoutera aussi un jeu de couleurs sublimes et quelques scènes marquantes, on a déjà parlé des soldats et du contrejour, celle du rêve apporte un peu de fantastique, celle de la mer et du ciel qui s’unissent dans la brume un peu de poésie, celles de la naissance officielle de la guerre moderne au Japon avec l’apparition des mousquets, industrialisation de la mort portable, annonce la fin irrémédiable de la prédominance du sabre, et certainement d’une manière de la filmer.

Bonus : rien du tout à part un fourreau cartonné.

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