Chroniques DVD
03
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : ça n’arriv’ pas qu’aux autres !

Scénar : « c'est pas ce qu'on avait rêvé quand on était mômes »… Par exemple d’être sans travail, à deux doigts de se faire expulser par le propriétaire, et ce n’est pas le « je chôme donc je reste » de Jeannot ou les récriminations de Charlot qui feront pencher la balance. Un autre copain, Mario, est suivi par les flics à cause de son implication dans la politique espagnole et risque d’être renvoyé au pays… Mais voilà, tout est chamboulé par l’achat en commun d’un billet de loterie gagnant, les aminches emplâtrent 100000 francs et, après avoir fêté ça avec tout l'immeuble, décident d’un projet collectif : « de la musique, de la gaieté et de l'amour », voici le programme pour la guinguette que les copains vont bâtir ensemble… Mais les nuages s’amoncellent bientôt : Gina, la femme de Charlot vient fureter pour avoir « sa part », la police retrouve la trace de Mario, les intempéries se déchaînent sur le chantier…

L'espoir du Front populaire résonne dans cet accordéon joyeux mais si l’utopie est chouette, le constat se révèle sombre, c’est pourquoi le film est un échec à sa sortie puis bloqué ensuite car les producteurs ont voulu faire changer sa conclusion. Heureusement, la version - sombre, donc - voulue par le réalisateur est aujourd’hui trouvable et c’est la seule que nous recommandons, bien évidemment, à tous les amateurs de ce cinéma qui donnait à voir les numéros d’acteurs fantastiques comme Gabin, bien sûr, qui chante aussi (et bien avec ça !) mais aussi les déjà vétérans Raymond Aimos et Charles Vanel sans oublier la vénéneuse Viviane Romance qui joue ici la pomme de la discorde.

Restent une belle bande d’humains tellement beaux que c'en est presque trop (c’est qu’on en viendrait presque à aimer les gens là hein ?!), imagine juste en cette période d’égoïsme forcené, des types francs et solidaires, quitte à vivre de la débrouille dans ces années 30 où on économise la moindre des broutilles (contrairement à aujourd'hui où le gaspillage est devenu une religion), où on n’a pas d'électricité tout le temps Tiens, ces types prennent même le temps d’offrir une leçon de javanais aux béotiens, c’est dire ! Des personnages généreux, simples et purs qui ont forcément dû influencer Ken Loach et tous les autres descendants d’un indispensable cinéma social sans morale à la noix.

Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=BPvLpJx7-CE

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

cirith ungol heavy metal épique usa cd
électro groove metal france cd