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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : « Quand on n’a pas le cran de vivre, on n’a pas le cran de mourir »
Scénar : les bombes pleuvent sur l'Europe en 1944 mais pour un petit groupe de soldats américains il y a surtout les mitrailleuses d'une casemate qui les décime. Pourtant le capitaine Cooney avait promis un soutien mais ne le donne pas, il semble paralysé par la peur. Le jazz balancé à fond dans les haut-parleurs par la radio des forces armées ne fera pas taire la colère, quatorze hommes ont perdu la vie et le lieutenant Costa est hors de lui et compte bien le dire à l’incapable se trimballant déjà une sale réputation. Mais Cooney reçoit le lieutenant-colonel Bartlett et s'apprête à lui cirer les pompes. Et Costa doit venir se joindre à la partie de cartes habituelle. Costa préfère sympathiser avec les Français, parle même quelques mots de leur langue alors que Cooney est un fils de juge qui ne rêve que d'une médaille qu’il se voit déjà montrer au vieux. Bartlett a promis qu'il le ferait décorer car il vise aussi une carrière politique que seul le père de Cooney peut aider à mettre sur les rails. Mais c’est sans compter sur le coup de sang de Costa qui aura ses conséquences, chacun paie toujours sa note un jour.
Basé sur le texte d’une pièce de théâtre de Norman Brooks (Fragile Fox, mise en scène en 1954), Attaque (Attack! pète mieux au yeux !) est typiquement le genre de film qui te met les nerfs à l'envers, celui qui te donne envie de voir le méchant mourir dans d'atroces souffrances, on pense forcément à ces films géniaux que sont Les Sentiers de la gloire, Croix de fer et même Le Fou de guerre. Jack Palance est juste génial dans ce rôle de baroudeur vengeur face à cette saloperie de politique qui ne s'embarrasse pas de scrupules, témoins les personnages incarnés par Lee Marvin et Eddie Albert qui démontrent une vision très sombre de l'humanité mais peut-on vraiment faire autrement, en temps de guerre ou pas ? Les images des combats sont volontiers brutales, très réalistes aussi avec du matériel et des ruines plutôt crédibles (sans être authentiques pour autant) dans cette jolie photographie noir et blanc. De chouettes idées sont utilisées comme ce très beau plan avec le casque qui dégringole et se cogne contre une jonquille ou cette vision de la caméra à travers la meurtrière du tank.
L’américain Robert Aldrich était sûrement le parfait réalisateur pour un tel film, il s’illustrera d'ailleurs régulièrement dans le cinéma d'action, d’aventure et de guerre ( si ce n’est pas déjà fait, voyez absolument et entre autres, le peplum Sodome et Gomorrhe, le western El Perdido ou son adaptation terrible des Douze salopards où Lee Marvin jouera un rôle opposé à celui d’Attaque) et enchaîne après le chouettos Vera Cruz un autre très bon film qui permet à beaucoup d'acteurs connus des cinéphiles de faire des apparitions plus ou moins longues mais marquantes, sous vos applaudissements Richard Jaeckel, Strother Martin, William Smithers, Peter Van Eyck (en officier SS impeccablement glaçant) ou Buddy Ebsen, un peu vieux pour le service tout de même. On a parfois droit à des scènes un peu tirées par les cheveux (la mort d’un des personnages, lente et surjouée, est presque drôle si le drame n’était pas constamment en filigrane) mais le portrait au vitriol de l’arrivisme et du carriérisme font d’Attaque un très chouette film de guerre à l’ancienne qui ne manque ni d’action ni de grandes gueules.
Bonus : bande-annonce originale
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