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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : péplum du déclin
Scénar : une ville en feu, des légionnaires qui traquent et tuent des chrétiens… Même s’il est mort il y a peu on est déjà loin des vues de l'empereur Constantin. Chrétien notoire mais tout de même centurion, Marcus est arrêté et destiné à l’arène sur ordre du perfide Junius. Au cachot, les chrétiens ont malgré tout confiance en leur dieu et en l’avenir. Ça tombe bien, les lions adorent la viande positive. Mais Marcus parvient à s’évader avec l’aide de complices. Les fuyards sont suivis par une horde de « barbares » qui finit par les recueillir, lui et sa femme blessée. Après tout, les ennemis de Rome, même romains, sont leurs amis. A la capitale, tous les malheurs sont mis sur le dos des chrétiens, Marcus en tête. Mais les autorités savent que les martyrs font la force des disciples de Jésus, on manœuvrera donc autrement cette fois : pour sauver ses coreligionnaires, Marcus devra revenir et combattre dans l’arène un guerrier redoutable.
Le stahkanoviste Antonio Margheriti 1 signe avec ce quatrième film un peplum qui arrive peut-être un peu tard dans le sillage de grosses productions 2 et avec beaucoup moins de moyens matériels. Si comme toujours chez ce réalisateur les effets spéciaux à base de maquettes sont rudimentaires mais ingénieux, les cités et monuments en polystyrène montrent la décadence d’un style qui file toujours plus bas. Tout n’est pourtant pas si déglingué dans Les Derniers jours d'un empire, il n’y a qu’à déjà jeter un coup d’œil au casting.
Les belles Loredana Nusciak (La Reine des Amazones, Les Sept gladiateurs, Django, Superargo contre Diabolikus, Les Grands fusils, Folle à tuer…) et Ida Galli (Messaline, Hercule contre les vampires, Le Guépard, Le Corps et le fouet, Le Dollar troué, La Queue du scorpion, Bracelets de sang, L'Emmurée vivante…) ou Carl Möhner (Du rififi chez les hommes, Coulez le Bismark…) ne déméritent pas même si on joue souvent ici avec un pseudo-prosélitysme un peu lourdingue face à des païens forcément cruels qui s’adonnent, toujours avec un certain plaisir, au fouettage soutenu de leurs esclaves.
Pas finaud mais sympa, ce peplum ultra-bis montre de beaux décors aux couleurs d’automne, un agneau de dieu qui se bat comme un lion (enfin un guerrier dont la musculature normale ne rappelle pas les demi-dieux à la Steve Reeves 3 & co.), de jolies danseuses court vêtues mais aussi de chouettes scènes de mort et de destruction, de jeux cruels autour de chaînes et de feu rythmés par des accords de cuivres menaçants (Riz Ortolani dans ses œuvres !), on regrette simplement une fin un peu longue mais rigolote et symptomatique du déclin du genre (qui n’empêchera pas Margheriti de revenir avec deux derniers peplums l’année suivante, on en reparlera) ainsi que des doublages pas toujours fute-fute et des exagérations de ferveur dégoulinante qui font d’une femme une nouille énamourée alors qu’amazone elle n’a que peu d’égaux, pfff.
Bonus : présentation de la collection qui comporte aussi Ulysse contre Hercule de Mario Caiano (avec Georges Marchal, Michael Lane…) 1962.
1 dont on commence à avoir un sérieux stock, voir La Planète des hommes perdus, La Vierge de Nuremberg, Opération Goldman, Avec Django la mort est là, Contronatura et Nom de code : oies sauvages.
2 voir par exemple La Chute de l'empire romain de Anthony Mann (Avec Sophia Loren, Stephen Boyd...) 1962.
3 un vrai costaud mais aussi un acteur crédible, voir Les Travaux d'Hercule, La Terreur des barbares, Les Derniers jours de Pompéi, ou Romulus et Rémus.
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